Des virologues marins ont analysé des sédiments de l'endroit le plus profond de la Planète, la fosse des Mariannes, et ont identifié un nouveau bactériophage. L'étude permet de mieux comprendre comment les phages et leurs hôtes évoluent ensemble dans des environnements isolés.


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    « Les environnements extrêmes offrent des perspectives optimales pour la découverte de nouveaux virus », estime le virologue marin Min Wang, de l'Université océanique de Chine à Qingdao. Un groupe international de chercheurs dont il fait partie vient de découvrir un nouveau virus isolé dans des sédimentssédiments de la fosse des Mariannes, l'endroit le plus profond au monde.

    Sur le fond de l'océan Pacifique, le « ChallengerChallenger Deep » (le point le plus profond) se trouve à près de 11 000 mètres de profondeur. La fosse des Mariannes abrite ainsi une variété de micro-organismes uniques qui se sont adaptés à ses conditions extrêmes de basses températures, de hautes pressionspressions et de pénurie de nutriments.

    Emplacement de la fosse des Mariannes et de <em>Challenger Deep</em>. © Kmusser, <em>Wikimedia Commons</em>, CC by-sa 3.0
    Emplacement de la fosse des Mariannes et de Challenger Deep. © Kmusser, Wikimedia Commons, CC by-sa 3.0

    Une famille virale encore inconnue émerge des profondeurs

    Dans l'étude publiée dans Microbiology Spectrum, les chercheurs évoquent un bactériophage trouvé dans des sédiments remontés à une profondeur de 8 900 mètres. Il s'agit d'un virus qui infecte et se réplique à l'intérieur des bactéries. Le phage qui vient d'être découvert est même « lysogène », ce qui signifie qu'il envahit l'intérieur de son hôte, mais généralement sans tuer la cellule bactérienne. En outre, le matériel génétiquematériel génétique viral est copié et transmis aux bactéries. Ici, ce sont les bactéries du groupe phylogénétiquephylogénétique Halomonas qui sont visées, que l'on trouve souvent dans les sédiments des mers profondes.

    Selon les chercheurs, l'analyse du matériel génétique viral réalisée révèle l'existence d'une famille virale jusqu'alors inconnue dans les grands fonds marins, et de structure similaire à son hôte. L'étude permet aussi de connaître de nouvelles informations sur la diversité, l'évolution et les caractéristiques génomiquesgénomiques des phages des profondeurs, ainsi que de comprendre comment les phages et leurs hôtes évoluent ensemble dans des environnements isolés et hostiles.