au sommaire
Des chercheurs sont parvenus à obtenir des lymphocytes T à partir de cellules souches embryonnaires humaines
Il s'agit d'une première au monde, porteuse d'espoir dans la lutte contre le Sida
Sur cette image de l'institut Pasteur, on voit le contact entre un lymphocyte, en jaune, et une cellule présentatrice de l'antigène du Sida
(Crédits : Olivier Schwartz/Institut Pasteur)
Les lymphocytes T au coeur de la réponse immunitaire
La découverte, relatée le 3 juillet dans l'édition en ligne des Proceedings of the National Academy of Sciences, montre qu'il est effectivement possible de convertir des cellules souches embryonnaires en cellules hématopoïétiques ayant la capacité de se différencier en lymphocytes TT. Une hypothèse que, depuis fort longtemps, de nombreux chercheurs et patients espéraient voir se vérifier.
Les lymphocytes T jouent un rôle crucial dans la réponse immunitaire de l'organisme et sont de plusieurs natures. On trouve ainsi :
- les lymphocytes T cytotoxiquescytotoxiques, ou CD8+, qui sont des « assassins » chargés de détruire les cellules infectées ;
- les cellules CD4+, qui coordonnent la réponse immunitaire et activent les cellules les plus aptes à faire face à la menace ;
- les régulateurs T, qui préviennent l'activation des lymphocytes auto-immuns ;
- les suppresseurs T, qui font cesser la réponse immunitaire une fois le danger écarté.
Il est connu que ce sont les cellules T CD4+ qui sont particulièrement visées par le virus du Sida. En réduisant leur population, il désorganise la réponse immunitaire. A l'heure actuelle, aucun traitement n'est efficace. Mais la manipulation accomplie avec succès par des chercheurs de l'UCLA AIDS Institute et de l'institut Stem Cell Biology donne une nouvelle bouffée d'espoir à tous ceux qui cherchent un moyen de contrecarrer cette maladie...
Une croissance révolutionnaire
Pour parvenir à ce résultat édifiant, l'équipe a mis en culture des cellules souches embryonnaire humaines et les ont fait incuber dans de la moelle osseuse de souris. Une fois converties en cellules hématopoïétiques, elles ont été injectées dans un thymusthymus humain qui avait préalablement été implanté sur une souris. Les chercheurs ont alors eu l'agréable surprise de voir que les cellules hématopoïétiques se différenciaient en lymphocytes T.
« Par ce moyen, nous pourrions peut-être repeupler le système immunitairesystème immunitaire de patients en déficit de lymphocytes T », a expliqué Jerome Zack, directeur adjoint de l'UCLA AIDS Institute.
Cette première scientifique est porteuse d'espoir, tant pour la lutte contre le Sida que pour le traitement des « bubble boys » qui, faute d'un système immunitaire efficace, sont confinés dans un environnement aseptisé.