Les pandas sont les seuls animaux avec les primates à posséder un pouce opposable. Le faux pouce des panda est en réalité un os du carpe, le sésamoïde radial, dont la taille s'est développé et qui fonctionne comme un pouce opposable. Le panda se trouve au coeur d'un grand débat entre évolutionnistes et anti-évolutionnistes. L'évolutionniste Stephen Jay Gould a publié l'ouvrage "Le Pouce du panda : les Grandes énigmes de l'évolution" pour démontrer la manière dont le pouce du panda a évolué afin de dégager un avantage évolutif pour l'animal qui, ainsi, pouvait arracher les feuilles de bambou avec une plus grande efficacité.

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Petit panda ou panda roux (Ailurus fulgens)

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De plus le grand panda (Ailuropoda melanoleuca) et le panda roux (Ailurus fulgens) ne sont pas étroitement apparentés, ce qui impliquerait une convergence remarquable. La découverte de restes post-craniens d'un animal du miocène, Simocyon batalleri*, apparenté au panda roux, a montré que cet animal avait un faux pouce. Le sésamoïde de S. batalleri montre des similarités avec celui du panda roux, argument en faveur de son appartenance à un groupe frère. Les fossiles révèlent que S. batalleri est un animal de la taille d'un puma, semi-arboricole et carnivore.

Ces données suggèrent donc que le faux pouce de S. batalleri et Ailurus fulgens est probablement hérité d'un membre primitif de la famille du panda roux (Ailuridae) auquel manquait la spécialisation herbivore de l'actuel panda roux, mais partageant avec lui son adaptation arboricole.

Ainsi il semble qu'alors que le faux pouce du grand panda a probablement évolué en réponse aux contraintes de la manipulation du bambou, celui de S. batalleri et du panda roux a évolué comme aide à la locomotion arboricole, le panda roux développant secondairement une aptitude à manipuler les objets, montrant ainsi un des plus remarquables exemple de convergence parmi les vertébrés.

* du site espagnol Batallones-1 (Madrid)