C'est ce qu'on pourrait penser, si l'on en croit les résultats obtenus par une équipe de scientifiques américains, en se basant sur des tests passés auprès de sujets migraineux à partir de 1993, et dont les résultats ne manquent pas de surprendre.

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    Les taches rouges montrées par cette tomographie par émission de positrons (TEP) indiquent une augmentation du débit sanguin provoquée par une crise de migraine.

    Les taches rouges montrées par cette tomographie par émission de positrons (TEP) indiquent une augmentation du débit sanguin provoquée par une crise de migraine.

    Amanda Kalaydjian et ses collègues de l'Ecole de Santé Publique Johns Hopkins Bloomberg, à Baltimore, a évalué sur le long terme l'évolution des facultés de mémorisation, entre autres, de 1448 femmes volontaires, membres de la Baltimore Epidemiologic Catchment Area Study. Parmi elles, 204 migraineuses chroniques.

    Deux séries de tests ont été pratiquées, d'abord entre 1993 et 1996, puis entre 2004 et 2005. Ceux-ci consistaient essentiellement en des exercices de mémorisation, ce que l'on appelle communément un "Mini-Mental State Examination".

    Sans surprise, les chercheurs ont d'abord constaté que les femmes migraineuses obtenaient de moins bons scores en comparaison aux sujets ne souffrant pas de cette affection. Mais la mise en corrélation des résultats des deux séries de tests a surpris toute l'équipe, car il apparaissait nettement que si les facultés cognitives diminuent avec l'âge, celles des migraineuses se réduisent nettement moins vite.

    Comment expliquer ces résultats ? A cette question, Amanda Kalaydjian ne peut qu'émettre des hypothèses. Même si les causes de la migraine paraissent essentiellement liées à des anomalies vasculaires entraînant vasodilatation et augmentation de la perméabilité vasculaire, elles restent incomplètement élucidées, et difficiles à identifier. Actuellement, les chercheurs ignorent par quel mécanisme cette pathologie pourrait freiner la perte de facultés liée au vieillissement.

    L'équipe ne pense pas que cet effet bénéfique soit lié à la prise de médicaments anti-inflammatoiresanti-inflammatoires. Cependant, elle n'exclut pas que le mode de vie des migraineux, rendu plus sain par suite de périodes de repos plus longues, de séances de relaxation anti-stressstress, et surtout de la volonté de réduire la consommation d'alcoolalcool, source de déclenchement de cette pathologie, pourrait expliquer en partie ces résultats.

    Mais Amanda Kalaydjian estime qu'il existe vraisemblablement un facteur biologique à la base de cette différence, basé sur l'activité neuronale et la vasodilatation, qui jouerait un rôle de protection chez les migraineux.