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Héritage agricole: legs du passé, passeport pour le futur
La conservation et l'utilisation durable de cet héritage unique sera le thème central d'un forum international qui se tiendra à la FAO du 24 au 26 octobre 2006. Des représentants de gouvernements, des agriculteurs et des scientifiques venus du monde entier partageront leurs connaissances et leurs expériences sur la conservation des systèmes agricoles traditionnel. Le forum proposera aussi des étapes concrètes pour la reconnaissance et la gestion au plan international de cet héritage.
"Depuis des milliers d'années, les sociétés humaines ont interagi avec leur environnement afin de garantir leur survie en développant des systèmes agricoles ingénieux et surmonter des conditions climatiques extrêmes, l'isolement géographique et la rareté des ressources naturelles",explique M. Parviz Koohafkan, Directeur de la Division du développement rural de la FAO et organisateur du forum international.
Une biodiversité unique menacée
Pour renforcer le lien entre l'héritage agricole et culturel, la FAO a lancé, en 2002, les Systèmes ingénieux du patrimoine agricole mondial (SIPAM), un programme mondial pour la conservation et la gestion adaptée des systèmes agricoles ingénieux, avec le soutien du Fonds mondial pour l'environnement (FME), le PNUD et l'UNESCO.
"Une des caractéristiques marquantes des SIPAM est le niveau élevé de la biodiversitébiodiversité agricole abritée dans leurs sites: au moins 177 variétés uniques des pommes de terrepommes de terre existent sur le site de Larés au Pérou ; quelque 20 variétés traditionnelles de riz sur le site chinois de rizi-pisciculturepisciculture, et plus de 100 variétés de dattes sur le site algérien des oasis",indique M. José Esquinas-Alcázar, Secrétaire du Traité international sur les ressources phytogénétiques pour l'alimentation et l'agricultureagriculture.
"Mais ce trésor peut disparaître facilement si les gardiens de l'héritage abandonnent leurs communautés en raison de l'absence de moyens d'existence", met en garde M. Esquinas-Alcázar.
Cela semble être la situation dans plusieurs oasis maghrébins, selon M. Noureddine Nasr, coordonnateur du SIPAM en Tunisie. "Les oasis sont de plus en plus confrontés à un manque d'eau à cause d'une urbanisation croissante et d'une gestion non durable de l'irrigationirrigation."
"L'eau, qui est de plus en plus rare, n'est plus gérée par les conseils de communautés mais par des individus qui n'impliquent pas les communautés dans les décisions de développement stratégiques. En conséquence, la désintégration de la vie communautaire et le manque de perspectives économiques conduisent à une migration massive."
Au cours des quatre derniers années, l'initiative SIPAM a conduit 7 projets pilotes de gestion adaptative sur des systèmes agricoles dans les collines andines du Pérou, les oasis des pays du Maghreb, les systèmes intégrés rizi-pisciculture en Chine, les systèmes rizicoles en terrassesterrasses dans la province d'Ifugao aux Philippines et les Iles Chiloé au Chili (un des centres d'où est originaire la pomme de terre).
A partir de l'année prochaine, l'initiative SIPAM mettra en oeuvre des projets de grande envergure dans ces pays sur la base des leçons apprises et des débats du forum international sus-mentionné.