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Virus de la grippe aviaire(Crédits : CORDIS)
Selon deux équipes de chercheurs, dont l'une publie ses travaux dans la revue Nature, l'autre dans Science, la raison est la zone d'infection du virus, qui est située en profondeur dans les voies respiratoires.
Pourquoi la toux ne favorise-t-elle pas la propagation de la grippe aviaire d'homme à homme ?
(Crédits : www.creapharma.ch)
Les virus des grippes humaines traditionnelles infectent la partie supérieure des voies respiratoires, ainsi que les bronches, la trachée et le pharynx. Cette position privilégiée lui permet de se propager sous forme de gouttelettes imprégnées de substance virale lorsque l'on éternue, ou que l'on est victime d'une quinte de toux.
Par un contact prolongé, les animaux peuvent transmettre le virus H5N1virus H5N1 à l'homme. Il a déjà contaminé par ce biais plus de 180 personnes. Mais alors, pourquoi la grippe aviaire se comporte-t-elle différemment des grippe humaines, et ne se transmet-elle pas aisément par les voies respiratoires ?
Pour répondre à cette question, deux équipes de chercheurs ont prélevé des tissus en différentes régions des voies respiratoires, situées entre le neznez et les poumonspoumons, et ont ainsi pu localiser l'infection. Il ressort de leur étude que les particules virales sont essentiellement concentrées dans les alvéoles pulmonairesalvéoles pulmonaires, localisées à l'extrémité des bronchiolesbronchioles, et qu'elles sont rares dans la partie supérieure des voies respiratoires. Ce qui les rend difficilement transmissibles par la toux ou l'éternuement.
D'autre part, pour se reproduire, le virus de la grippevirus de la grippe aviaire a besoin de pénétrer dans des cellules et de les tourner à son avantage, en leur faisant fabriquer de nouveaux virus. Pour ce faire, comme un cheval de Troiecheval de Troie, il se lie à des moléculesmolécules via sa protéineprotéine de surface, l'hémagglutininehémagglutinine, pour franchir les "portesportes" des cellules. L'équipe de Yoshihiro Kawaoka a découvert que l'hémagglutinine se lie principalement aux pneumocytespneumocytes tapissant les alvéoles, et boude les zones supérieures des voies respiratoires.
Cependant, des mutations génétiquesgénétiques de l'hémagglutinine restent à craindre. Si le virus H5N1 apprenait à se fixer plus « haut » dans le système respiratoire, il pourrait s'y répliquer et être facilement propagé par la toux ou l'éternuement.
Rappelons également qu'un laboratoire hongrois a récemment déclaré avoir mis au point un vaccin pour l'homme, efficace contre le virus H5N1. Avec ces nouvelles données, la surveillance des mutations du virus et de son adaptation à l'homme devrait être plus aisée.