L'épidémie de Chikungunya, madadie virale transmise par piqûre de moustiques, est probablement à l'origine de la mort d'un enfant de dix ans. Ce matin, les écoliers ont retrouvé leurs salles de classe avec une semaine de retard pour cause de désinfection, dans une ambiance d'inquiétude croissante alors que l'épidémie s'étend dans l'île. Focus sur la maladie.

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    Le moustique vecteur du virus : Aedes aegypti

    Le moustique vecteur du virus : Aedes aegypti

    Alors que ce matin, les élèves ont repris les cours avec une semaine de retard du fait de la campagne de démoustication des salles de classe, l'épidémie de Chikungunya continue de se développer dans l'île de La Réunion, en prenant un tour dramatique depuis qu'on a appris la mort d'un jeune garçon de dix ans. Habitant dans l'est, il était semble-t-il en bonne santé. Mais après des douleurs, son état s'est rapidement dégradé : admis le 13 janvier au centre hospitalier départemental, le petit garçon est mort en quelques heures.

    Selon l'Agence Régionale d'Hospitalisation « cette mort est la première à n'avoir que le Chikungunya comme explication directe» , bien qu'un doute subsiste sur ce « diagnostic par défaut » : aucune autre pathologie n'a été décelée chez l'enfant, mais les parents ont refusé de pratiquer une autopsieautopsie. Les personnes qui ont précédemment succombé après une contaminationcontamination souffraient déjà de maladies graves comme le diabètediabète. Selon l'ARH, le nombre des décès « indirectement liés à la maladie » s'élève à 25 à la date du 3 février.

    Une vaste campagne de démoustication est en cours. Des produits désinfectantsdésinfectants sont répandus en deux phases, pour tuer les moustiquesmoustiques adultes puis pour tuer les larveslarves. Mais l'épidémie continue de progresser. Dans la nuit de samedi à dimanche, les urgences de la clinique de Saint-Benoît ont été dépassées : sur 78 personnes qui se sont présentées, trente et une souffraient du Chikungunya selon des informations de l'agence de presse locale Imaz. Dimanche, des « kits de démoustication » ont été distribués aux personnes âgées.

    D'après les chiffres officiels, 50 000 personnes ont été touchées (dont 45.000 en un mois et demi à peine !) soit 7% de la population. Jeudi dernier, un cas a même été découvert en métropole sur une femme de retour de vacances. L'épidémie menace de s'étendre dans l'Océan Indien.

    Aucun cas confirmé de transmission de personne à personne

    C'est le VirusVirus Chikungunya qui est à l'origine de la « fièvrefièvre de Chikungunya », ou « CHIK ». Le cas de décès enregistré à La Réunion surprend, car en l'état des connaissances scientifiques le virus n'est théoriquement pas considéré comme mortel, bien qu'il présente des dangers. Fortement pathogènepathogène, il entraîne une maladie virale « spontanément résolutive », caractérisée par une arthralgie ou une arthritearthrite localisée aux genoux, aux chevilleschevilles et aux petites articulationsarticulations.

    Une forte fièvre survient, puis une éruption maculopapulaireéruption maculopapulaire et la présence dans certains cas d'un énanthème buccalénanthème buccal et palatin, de nausées et de vomissements. Des hémorragies bénignes sont possibles, surtout chez l'enfant. Les infections asymptomatiques sont fréquentes. Des cas ont déjà signalés auparavant en Afrique, en Inde, dans le Sud-Est asiatique et dans les Philippines.

    Précisément, il s'agit d'un Alphavirus, de la famille des Togaviridae (arbovirusarbovirus du groupe A); le virionvirion est sphérique, enveloppé, d'un diamètre de 60 nm. Le «réservoir » est probablement chez les primatesprimates, qui génèrent une forte virémievirémie mais ne manifestent pas de symptômessymptômes. Aucun agent antiviralantiviral n'existe encore, mais on constate une forte sensibilité aux désinfectants comme l'éthanol, l'hypochlorite de sodiumsodium et le glutaraldéhyde ainsi que les solvantssolvants des lipideslipides. Le virus est également inactivé par la chaleurchaleur (au-dessus 58° C).

    Le virus peut toucher l'homme, les primates, les autres mammifèresmammifères, les oiseaux. Si la dose infectieuse n'est pas connue, on sait qu'il se transmet par piqûre du moustique Aedes spp. (Ae. aegypti, Ae. Africanus), avec une période d'incubation habituellement située entre un et douze jours. Aucun cas de transmission de personne à personne n'a pu être confirmé à ce jour. Et l'immunitéimmunité est durable.