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L'équipe dirigée par Hubert Vaudry vient de montrer qu'un neuropeptide, précédemment isolé chez un amphibienamphibien, stimule fortement la prise alimentaire chez la souris, après injection intracérébrale. Les biologistes de l'Inserm sont de plus parvenus à cloner ce peptide chez le rat et l'homme. Ces travaux, qui pourraient conduire à la mise au point de nouveaux traitements des troubles du comportement alimentaire, sont publiés dans les PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America).
Les neuropeptides sont de courts enchaînements d'acides aminés qui jouent des rôles clés d'hormones ou de neuromédiateursneuromédiateurs dans le cerveau comme dans le reste de l'organisme. Au total, plus d'une centaine de neuropeptides sont identifiés, et un nombre identique reste à découvrir. L'identification de chaque nouveau neuropeptide ouvre la voie à celle du récepteur correspondant. Celui-ci constitue alors une nouvelle cible pharmacologique, des agonistes et des antagonistes pouvant être développés. Cette stratégie s'est déjà révélée payante : les agonistes de la gonadolibérinegonadolibérine (un peptide qui régule la sécrétionsécrétion d'hormones sexuelles), par exemple, sont utilisés pour lutter contre les tumeurstumeurs de la prostateprostate. On estime que 70% des 140 récepteurs membranaires orphelins sont ceux de neuropeptides inconnus.
De la grenouille à l'homme
Les chercheurs de l'Unité Inserm 413 ont imaginé une stratégie expérimentale unique au monde pour identifier de nouveaux neuropeptides chez l'homme : les isoler d'abord chez les amphibiens. En effet, malgré leur petite taille, le cerveau de ces animaux à sang froid contient des taux de neuropeptides jusqu'à cent fois supérieurs à celui des mammifèresmammifères. La purification en est grandement facilitée. Hubert Vaudry et ses collègues ont validé leur méthode originale dans les années 1990 en retrouvant chez l'homme trois neuropeptides d'abord purifiés à partir du cerveau de la grenouille.