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La Charte souligne l'évolution de la situation de la santé mondiale et les défis à relever pour atteindre les buts fixés, notamment en ce qui concerne la double charge des maladies transmissibles et des maladies chroniques, parmi lesquelles les cardiopathies, les accidents vasculaires cérébraux, le cancer et le diabète. Il faut aussi s'intéresser aux effets de la mondialisation sur la santé, inégalités croissantes, urbanisation rapide et dégradation de l'environnement, et les maîtriser.
La Charte de Bangkok donne une nouvelle orientation à la promotion de la santé en réclamant une cohérence politique, des investissements et la formation de partenariats entre les gouvernements, les organisations internationales, la société civile et le secteur privé dans le cadre de quatre engagements fondamentaux. Il s'agit notamment de veiller à ce que la promotion de la santé occupe une place centrale dans le développement mondial, qu'elle fasse partie des responsabilités essentielles des gouvernements et des bonnes pratiques des entreprises, et qu'elle soit l'un des centres d'intérêt des initiatives des communautés et de la société civile.
Comme l'a rappelé le Dr LEE Jong-wook, Directeur général de l'Organisation mondiale de la SantéOrganisation mondiale de la Santé, lors de son discours d'ouverture, la Charte de Bangkok est le résultat du travail de beaucoup d'organisations, de réseaux et de personnalités dans de nombreux pays. Elle exhorte toutes les parties intéressées à collaborer dans le cadre d'un partenariat mondial pour honorer les engagements et mettre en œuvre les stratégies préconisées. Les actions entreprises en applicationapplication de cette Charte pourront améliorer radicalement les perspectives sanitaires dans les communautés et les pays du monde entier.
En 1986, la Charte d'Ottawa avait établi les principes fondamentaux de la promotion de la santé, qui cherche à établir les principaux facteurs de la santé, les « déterminants », et à influer positivement sur eux. Il s'agit de facteurs économiques et sociaux, revenus, éducation, profession, conditions de travail, état mental, etc., qui déterminent l'état de santé et qui ont une influence sur des facteurs de risques comme le tabagisme, la consommation d'alcoolalcool, les habitudes alimentaires ou l'inactivité physiquephysique.
Dans le cadre de la Promotion de la santé, on s'efforce de donner aux gens la possibilité de maîtriser leur santé et les facteurs qui la déterminent en développant les compétences personnelles, en intégrant l'action locale et en suscitant le développement de politiques adaptées, des services de santé et de milieux favorables. Actuellement, la promotion de la santé guide les politiques sanitaires au niveau mondial, national et local et participe ainsi à la réduction des risques. La Convention-cadre de l'OMS pour la lutte antitabac et la stratégie mondiale de l'OMS pour l'alimentation, l'exercice physique et la santé en sont deux exemples.
Pourtant, de grandes inégalités subsistent à l'échelle mondiale, notamment dans les pays en développement. Prenant la parole à la Conférence de Bangkok, le professeur Michael Marmot, Président de la Commission OMS des déterminants sociaux de la santé a relevé un grand sujet de préoccupation : le fait qu'il y a des différences d'espérance de vieespérance de vie allant jusqu'à 48 ans entre les pays et parfois 20 ans ou plus dans un même pays n'est pas inévitable. Des travaux de recherche de plus en plus nombreux ont établi que les facteurs sociaux étaient à la racine de nombre de ces inégalités face à la santé. L'un des défis à relever par la Charte de Bangkok a été de déterminer comment faire face au mieux aux nombreux changements et aux tendances ayant un effet crucial sur la santé et le bien-être, et comment faire évoluer les stratégies de promotion de la santé pour réduire les inégalités et mieux répondre aux demandes du nouveau millénaire.