Vingt-trois pays, dont la France, sont désormais concernés par les cas de variole du singe. En réaction, les autorités sanitaires des territoires concernés renforcent leur surveillance et mettent en place leurs premières stratégies.
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Depuis le 13 mai 2022, 257 cas de variole du singe ont été confirmés, et 120 suspectés, dans 23 pays où le virus n'est pas endémiqueendémique selon les dernières statistiques publiées par l'OMS (organisation mondiale de la santéorganisation mondiale de la santé). Le Royaume-Uni, le Portugal et le Canada sont les plus touchés ; en France, Santé publique France compte désormais 17 cas confirmés, dont 13 en Ile-de-France. À ce jour, aucun décès hors d'Afrique n'est à déplorer.
La surveillance rapprochée de ce virus permet de détecter rapidement de nouveaux cas hors d'Afrique et qui n'ont pas de lien avec le continent où le virus est endémique dans plusieurs pays. Par ailleurs, la situation est suivie de près là-bas aussi. Depuis le début de l'année, 1.284 cas de variole du singe ont été recensés en République démocratique du Congo, là où le premier cas humain de cette maladie a été identifié en 1970, et a fait 58 morts.
Le monde en alerte
Bien que le virus de la variole du singe ait déjà fait parler de lui hors d'Afrique, notamment en 2018 et en 2019, le nombre de cas rapportés aujourd'hui est sans précédent. En conséquence, les autorités sanitaires mettent en place des stratégies pour endiguer la diffusiondiffusion du virus. Le CDC aux États-Unis est en alerte de niveau 2 (sur 3) et recommande aux voyageurs d'éviter le contact rapproché avec les lésions cutanées et génitales des personnes infectées, de rester éloigné des animaux sauvages vivants ou morts - si le virus s'appelle « variole du singe », il peut infecter beaucoup d'espècesespèces de mammifèresmammifères différentes, notamment les petits rongeursrongeurs. Enfin, la préparation comme la consommation de viande de brousse est déconseillée, car le virus peut aussi se transmettre par le biais d'aliments contaminés mal cuits.
Malgré cela, la menace pour la population générale est aujourd'hui considérée comme faible - les cas concernent les membres du foyer des infectés et les hommes ayant des relations avec les hommes - et aucune restriction de voyage vers ou en provenance des pays concernés n'est à l'ordre du jour. Les vaccins contre la variole vont ressortir des congélateurs puisque ces derniers protègent partiellement contre la variole du singe.
La carte de la présence du virus de la variole du singe dans le monde. En bleu, dans les pays non endémiques et en orange, dans les pays endémiques. © OMS
Des vaccins pour les personnes exposées
La Haute Autorité de santé s'est prononcée le 20 mai 2022 pour l'administration du vaccin Imvanex®, la formule la plus récente autorisée depuis 2013 en Europe. L'arrêté du 25 mai publié dans le Journal Officiel autorise l'injection de l'Imvanex® à titre prophylactique - c'est-à-dire pour prévenir l'apparition des symptômessymptômes de la variole du singe qui peuvent mettre jusqu'à 21 jours à apparaître - chez les personnes infectées et le personnel de santé exposé. L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) pilotera aussi l'importation du vaccin Jynneos®, autorisé aux États-Unis, et dont la formule est proche de celui de l'Imvanex®.