Actuellement, les bébés français reçoivent 11 vaccins obligatoires, couvrant des maladies graves comme la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la coqueluche, la rougeole entre autres. À compter du 1er janvier 2025, la liste s'allonge et ce nombre passera à 13 avec l'ajout des vaccins contre les méningocoques ACWY et B selon un schéma vaccinal spécifique et une mise en œuvre progressive.

 

 


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    2022 et 2023 ont été marquées par une recrudescence significative des infections à méningocoques. Quelque 560 cas d'infections invasives à méningocoques (IIM) ont été enregistrés en 2023, soit un bond de 72 % par rapport à 2022. Des chiffres supérieurs à ceux constatés avant les années Covid, alors que les cas d'IIM ont chuté en 2020 et 2021 grâce au respect des gestes barrières et aux confinements. 

    Les infections invasives à méningocoques (IIM) se manifestent le plus souvent sous forme de méningite (inflammation des membranes qui enveloppent le cerveau et la moelle épinière) et/ou de septicémiesepticémie (infection du sang, ndlr). Les IIM sont dues à des bactériesbactéries, les méningocoques : 12 familles (les sérogroupes) ont été décrites à ce jour.

    Rares, elles sont extrêmement graves, avec une évolution souvent rapide, et potentiellement mortelle dans 1 cas sur 10 malgré l'antibiothérapie. Les nourrissons, les jeunes enfants et les adolescents y sont les plus exposés. D'autres formes cliniques existent comme l'arthritearthrite, la péricarditepéricardite septique, ou le purpura fulminanspurpura fulminans (l'association d'un état de choc septique et d'un purpura).

    Fulgurantes, les infections invasives à méningocoques touchent particulièrement les enfants de moins de 5 ans, les adolescents et jeunes adultes de 11 à 24 ans. © Andrew Angelov, Shutterstock.com
    Fulgurantes, les infections invasives à méningocoques touchent particulièrement les enfants de moins de 5 ans, les adolescents et jeunes adultes de 11 à 24 ans. © Andrew Angelov, Shutterstock.com

    Deux souches particulièrement virulentes 

    Les sérogroupes A, B, C, W et Y sont impliqués dans la quasi-totalité des cas. Mais en 2022 et 2023, une augmentation des infections, liée aux sérogroupes W (2,5 fois plus par rapport à 2022) et Y (1,7 fois plus par rapport à 2022), a été constatée. Or ces deux souches s'avèrent particulièrement virulentes, avec un taux de mortalité deux fois supérieur aux autres souches.

    C'est pourquoi, et dans la lignée des recommandations de la Haute Autorité de SantéHaute Autorité de Santé, la Direction générale de la Santé a annoncé ce 19 décembre que la vaccinationvaccination contre les infections à méningocoques ACWY et B va devenir, dès le 1er janvier prochain, obligatoire pour les nourrissons. La vaccination contre le méningocoque C, déjà obligatoire, sera donc remplacée par celle contre les méningocoques ACWY.

    À noter, que, pour les adolescents, la HAS recommande la vaccination selon un schéma à une dose administrée entre 11 et 14 ans, qu'ils aient déjà été vaccinés ou non, ainsi qu'un rattrapage vaccinal chez les 15-24 ans.

    Une mise en œuvre progressive

    Pour les sérogroupes ACWY, une première injection est prévue à 6 mois, puis une seconde à 12 mois. Pour les enfants déjà engagés dans le schéma vaccinal, une transition est prévue : ceux ayant reçu une première dose du vaccin contre le méningocoque C avant 2025 recevront leur seconde dose avec le nouveau vaccinvaccin.

    Contre le méningocoque B, 3 injections seront dispensées : à 3 mois, 5 mois et 12 mois. La vaccination pourra être réalisée par les médecins, les pédiatrespédiatres, les sage-femmessage-femmes et les infirmiersinfirmiers.