Non seulement les deux vaccins sont très efficaces dès la première dose, mais celui d’AstraZeneca produit une réponse immunitaire plus complète chez les plus de 80 ans. Raison de plus pour ne pas l’écarter inutilement.
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Il faut bien l'avouer : on s'y perd un peu parmi les études sur l'efficacité des vaccins. Lors des premiers essais cliniques, le vaccin d'AstraZenecaAstraZeneca s'était avéré plus efficace avec une demi-dose qu'avec une dose complète. Son efficacité globale avait ensuite été évaluée à 79 % puis révisée à 76 % en mars. Le vaccin de PfizerPfizer/BioNTech affiche une performance de 95 % sur la souche originale, mais serait moins efficace contre les variants sud-africain et brésilien. La confusion porteporte également sur le dosagedosage : alors qu'il est recommandé de vacciner avec deux doses, on s'aperçoit que l'efficacité s'élève déjà à 86,7 % dix jours après la première injection pour le vaccin Pfizer. Enfin, la réponse immunitaireréponse immunitaire semble différente selon le profil et l'âge des patients. Pfizer affirme ainsi que son vaccin est « 100 % efficace » chez les adolescents.
L’efficacité des vaccins Pfizer et AstraZeneca comparée
Une nouvelle étude préliminaire de l'université de Birmingham à paraître dans The Lancet vient encore s'ajouter à cette cacophonie ambiante. Cette dernière a comparé l'efficacité des vaccins d'AstraZeneca et de Pfizer/BioNTech chez les personnes âgées (plus de 80 ans) qui avaient reçu une seule dose de vaccin. Non seulement ils ont généré un taux élevé d'anticorps (respectivement 87 % et 93 %) après cette première injection, mais les chercheurs ont aussi constaté que le vaccin d'AstraZeneca induisait une réponse trois fois plus élevée que celui de Pfizer concernant les cellules TT, qui détruisent les cellules infectées par le virus et participent à la réponse immunitaire. Ainsi, 12 % des patients ayant reçu une dose de Pfizer développent des cellules T spécifiques contre le SARS-CoV-2 contre 31 % des patients ayant reçu une injection d'AstraZeneca. Or, cette réponse des cellules T est essentielle car elle permet de contourner une possible résistance d’un virus muté aux anticorps.
Les personnes âgées, cible privilégiée pour AstraZeneca
Deux enseignements sont à tirer de cette étude :
- L'efficacité des deux vaccins est très forte chez les plus de 80 ans cinq semaines après la première injection. Cela suggère que retarder la seconde injection est une bonne stratégie afin d'obtenir au plus vite une immunité collective (le délai officiel en France est de 42 jours pour Pfizer et 12 semaines pour AstraZeneca).
- Le vaccin AstraZeneca produit une réponse immunitaire plus complète chez les personnes âgées que le vaccin Pfizer. Ça tombe bien : c'est justement à ce public que le vaccin est destiné en France. Cette nouvelle étude vient par ailleurs confirmer des résultats publiés en mars par l'université de Bristol et montrant que le risque d'hospitalisation est réduit de 71,4 % après la première dose pour le Pfizer et de 80,4 % pour l'AstraZeneca (toujours auprès de la population âgée de plus de 80 ans).
Il convient cependant de rester prudent : l'étude de Birmingham porte sur un échantillon relativement réduit (165 personnes) est n'a pas encore été relue. Mais elle ouvre peut-être une fenêtrefenêtre dans la réhabilitation du vaccin d'AstraZeneca, qui rappelons-le n'est à l'origine d'aucun incident grave chez les plus de 55 ans.
Le vaccin de Pfizer diminue significativement la charge virale 12 jours après la première dose
Article de Julie KernJulie Kern publié le 06/04/2021
Une étude israélienne, récemment prépubliée, est parue dans Nature Medicine. Cette dernière indique que la charge viralecharge virale est plus faible chez les personnes vaccinées par le vaccin élaboré par Pfizer.
Début février (voir ci-dessous), nous partagions les résultats d'une étude prépubliée qui indiquait que le vaccin Pfizer diminuait la charge virale. Elle a finalement été publiée dans une revue à comité de relecture, Nature Medicine, sous la forme d'une communication, le 29 février dernier. Les résultats, revus et corrigés, confirment ceux de la prépublication : les personnes infectées par le coronaviruscoronavirus après avoir reçu une première dose du vaccin Pfizer ont une charge virale plus faible que les personnes non-vaccinées.
Une charge virale plus faible après le vaccin Pfizer
Ici, la charge virale a été estimée grâce au cycle de seuil (Ct) observé lors des RT-PCRRT-PCR de dépistagedépistage réalisés auprès de 4.938 patients en Israël. Le Ct correspond au nombre de cycles d'amplification nécessaires pour atteindre le seuil de détection du coronavirus dans l'échantillon. Il dépend de plusieurs paramètres, dont la charge virale initiale de l'échantillon. Ainsi, un Ct élevé indique qu'il faut beaucoup de cycles d'amplification pour détecter le coronavirus dans l'échantillon, et donc qu'il n'est présent qu'en faible quantité.
Entre 12 et 28 jours, après la première dose du vaccin Pfizer, le cycle de seuil augmente significativement en comparaison avec le groupe de personnes non-vaccinées qui ont le même profil démographique. Les Ct varient selon les gènesgènes du coronavirus recherchés (nucléocapside, enveloppe ou ARN polyméraseARN polymérase du virus) mais, dans tous les cas, sa valeur est plus haute. Les auteurs indiquent que ces différences de Ct se traduisent par une charge virale 2,8 à 4,5 fois moins importante chez les vaccinés. Mathématiquement, une charge virale plus faible devrait diminuer le risque de transmission du virus, mais cela reste à confirmer.
Espoir et prudence : le vaccin Pfizer réduirait aussi la charge virale
Article publié le 9 février 2021 par Julien Hernandez
Une récente étude prépubliée suggère que le vaccin développé par le laboratoire Pfizer pourrait aussi avoir un effet sur la charge virale des personnes vaccinées. Selon des résultats préliminaires à prendre avec précaution, il pourrait la réduire, ce qui, dans une perspective mécaniste, pourrait conduire à une baisse des transmissions.
Une bonne nouvelle sur la planète Covid-19 ? Même si les résultats que nous vous présentons sont à prendre avec précaution car ils sont issus d'une étude prépubliée, qui n'est donc pas encore passée par la case peer-review, nous ne résistons pas à saupoudrer un peu d'espoir dans cette lutte contre ce virus qui dure depuis plus d'un an désormais. Ces données proviennent d'expériences réalisées par des chercheurs israéliens. En effet, ce pays compte plus de 650.000 personnes vaccinées depuis le 25 janvier.
Une charge virale qui semble réduite entre 12 et 28 jours après l'infection
En analysant des échantillons de patients infectés (vaccinés et non vaccinés), les chercheurs ont remarqué que le nombre de seuils de cycle pour détecter la présence du virus à l'aide d'un test PCR était plus important entre 12 et 28 jours après l'infection chez les échantillons des personnes vaccinées. Cela suggère donc qu'il y a moins de matériel génétiquematériel génétique du virus chez les patients vaccinés, étant donné qu'on a plus de difficulté à détecter l'ARN du virus via un test PCRtest PCR au fur et à mesure que l'infection évolue. Les mesures de charges virales se rejoignent à nouveau après 28 jours, lorsque la charge virale revient progressivement à des quantités faibles, même chez les patients non vaccinés.
Prudence avec les données d'observations
Toutefois, même si ces résultats sont encourageants et poussent à l'engouement, il faut rester mesuré comme dans toutes analyses de résultats scientifiques. Ces données émanent d'une étude d'observation et pas d'une étude cliniqueétude clinique, contrôlée et randomisée. Même si les chercheurs ont fait en sorte d'apparier leurs données afin de disperser l'influence de variables d'intérêts connues - l'âge et le sexe notamment - on ne peut occulter, dans le cadre d'une étude d'observation, l'influence de facteurs de confusion (état de santé de base des patients, infection à un variant qui se traduit par une charge virale plus basse) qui ne serait pas portée à notre connaissance.
Enfin, les échantillons prélevés sont issus de la cavité nasopharyngée. Les résultats ne valent donc que pour la présence du virus dans cette cavité. Cependant, elle n'est pas toujours la zone la plus représentative de la charge virale et du potentiel infectieux du patient. Il est donc important d'attendre plus de données pour conclure définitivement. Mais un peu d'espoir, pourvu qu'il soit mesuré et ne pousse pas à la cacophonie médiatique, ne fait de mal à personne.