L’efficacité des vaccins de Pfizer et Moderna contre l’infection au coronavirus a baissé de 91 % à 66 % depuis que le variant Delta est dominant aux États-Unis.
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Les données publiées le 24 août par les autorités sanitaires américaines proviennent d'une étude menée sur des milliers d'employés de centres de soins et d'hôpitaux à travers six États, afin d'examiner les performances des vaccins contre la Covid-19 en conditions réelles. Les participants sont testés chaque semaine pour détecter à la fois les infections symptomatiques, mais aussi asymptomatiques. La quasi-totalité du personnel de santé vacciné a reçu les sérums de PfizerPfizer ou de Moderna.
Entre décembre 2020 et avril 2021, l'efficacité des vaccins pour empêcher l'infection était alors de 91 %, selon ces données publiées par les Centres de lutte et de prévention des maladies (CDC), principale agence fédérale de santé publique du pays. Mais sur les semaines où le variant DeltaDelta est devenu dominant, c'est-à-dire où il était responsable de plus de 50 % des cas selon le séquençage, l'efficacité est tombée à 66 %. Delta est à présent responsable de plus de 98 % des infections aux États-Unis.
Le variant Delta n’est sans doute pas le seul responsable
Les auteurs de l'étude préviennent toutefois que cette baisse pourrait n'être pas uniquement causée par le variant Delta, mais aussi par une efficacité s'érodant avec le temps. « Bien que ces données intermédiaires suggèrent une réduction modérée dans l'efficacité des vaccins contre le Covid-19 pour prévenir l'infection, le fait que la réduction des infections reste de deux tiers souligne l'importance et le bénéfice continus de la vaccinationvaccination », écrivent les auteurs de ces travaux.
Ces données publiées ne font pas de différence entre l'efficacité du vaccin de Moderna et celle du sérum de Pfizer. Cette baisse d'efficacité face au variant Delta a été pointée par plusieurs études, même si le chiffre précis diffère de l'une à l'autre. C'est l'une des raisons avancées la semaine dernière par les autorités sanitaires pour annoncer une campagne de rappel à partir de mi-septembre, qui concernera tous les adultes américains ayant reçu leur deuxième dose huit mois auparavant.
Les personnes non vaccinées ont 29 fois plus de risques d’être hospitalisées
La protection des vaccins contre les cas graves de la maladie, les hospitalisations et les décès reste toutefois élevée, martèlent les autorités. Une autre étude publiée mardi par les CDC, conduite sur des patients à Los Angeles entre début mai et fin juillet, montre que les personnes non vaccinées avaient 29 fois plus de risques d’être hospitalisées que les personnes vaccinées.
L'efficacité des vaccins anti-Covid-19 contre le variant Delta ne serait que de 50 %, selon une enquête
Article de Céline DeluzarcheCéline Deluzarche publié 9 août 2021
Alors que les laboratoires ont justifié leurs hausses de prix par l'efficacité de leur vaccin contre les nouveaux variants, celle-ci est notoirement revue à la baisse par une nouvelle enquête. Pas de quoi pourtant remettre en cause l'utilité de la vaccination, selon les scientifiques.
En juillet dernier, une étude montrait qu'un schéma vaccinal à deux doses diminuait de 80 % le risque d’infection contre le variant Delta (94 % pour Pfizer et 74 % pour AstraZenecaAstraZeneca). Un chiffre notoirement revu à la baisse par la nouvelle enquête de suivi REACT-1, réalisée par l'Imperial College de Londres. Réalisée sur la période du 24 juin au 12 juillet au Royaume-Uni auprès de 100.000 personnes, cette dernière indique une prévalenceprévalence de 1,21 % chez les personnes non vaccinées, contre 0,40 % chez les personnes vaccinées avec deux doses de vaccin. Après ajustement des différents facteurs (âge, comorbiditéscomorbidités, etc.), l'efficacité est ainsi estimée à 49 %. Un seuil inférieur à celui jugé acceptable par l'Organisation mondiale de la SantéOrganisation mondiale de la Santé. 44 % des nouvelles infections ont ainsi eu lieu chez des personnes vaccinées, indique l'épidémiologiste Paul Elliot, qui dirige cette enquête -- un chiffre qui devrait naturellement être amené à augmenter au fur et à mesure que plus de personnes sont vaccinées.
“Le variant Delta engendre des infections inhabituellement élevées chez des personnes entièrement vaccinées”
« Le variant Delta est connu pour être hautement infectieux et par conséquent, nous pouvons voir qu'il engendre des infections inhabituellement élevées chez des personnes entièrement vaccinées », témoigne Steven Riley, spécialiste des maladies infectieuses à l'Imperial College de Londres. Autre fait inquiétant : alors que l'on observait jusqu'ici une décorrélation entre les contaminationscontaminations et les hospitalisations (autrement dit, les hospitalisations n'augmentaient pas proportionnellement aux nouveaux cas), « on voit un rapprochement des courbes depuis avril, même s'il se traduit par une plus faible mortalité », alertent les chercheurs, qui y voient clairement l'influence du variant Delta ayant remplacé le variant Alpha.
Une efficacité moindre qui s’explique par un échantillon différent
Mais comment expliquer l'énorme écart entre l'efficacité des vaccins mesurée par cette étude et les précédents résultats ? « Cette différence n'est pas étonnante : nous avons mesuré l'efficacité du vaccin au sein de la population générale, tandis que l'étude du ministère de la Santé portait sur les seules personnes symptomatiques », détaille Paul Elliot. Cela veut dire que plus de personnes vaccinées peuvent être contaminées et asymptomatiques. Pour les seules personnes présentant des symptômessymptômes (soit 60 % de l'échantillon), l'efficacité est estimée à 59 %, ce qui reste très en deçà des précédents résultats. À noter également que l'étude ne fait pas distinction entre les différents vaccins, de sorte qu'il s'agit d'une moyenne entre les vaccins à ARNARN et l'AstraZeneca.
Un virus « aussi contagieux que celui de la varicelle »
« Aucun vaccin n’est efficace à 100 %, tempère Paul Elliott. Et il existe toujours un risque d'infection même au sein d'une population vaccinée ». Le 27 juillet dernier, la CDC, principale agence fédérale de santé américaine, avait d'ailleurs avancé l'argument de la très haute contagiosité du variant Delta pour justifier sa recommandation de remettre le masque en intérieur dans les zones à risque. Selon l'institution, le variant Delta serait « plus contagieux que celui de la varicelle, de la grippegrippe ou d'Ebola », avec un R0 (nombre de personnes infectées par un patient malade) de 8 à 9 en moyenne. « Il y a peu de maladies aussi contagieuses que ce virusvirus », confirme Rochelle Walensky, directeur de la CDC.
Il ne s'agit évidemment pas d'en conclure que le vaccin ne sert à rien. L'Imperial College de Londres souligne par exemple que les personnes doublement vaccinées ont deux fois moins de chance d'être contaminées par un patient infecté (3,84 contre 7,23 %). En d'autres termes, vous avez à peine une chance sur 25 d'être infecté par un cas contactcas contact lorsque vous êtes doublement vacciné.
De plus, les personnes vaccinées et infectieuses ont une charge viralecharge virale très réduite par rapport aux non-vaccinées, ce qui réduit le risque de transmission. Quoi qu'il en soit, mieux vaut être un peu protégé que pas du tout !
Bonne nouvelle : deux doses de vaccin protégeraient contre le variant Delta
Article de ETX Daily Up publié le 02 juillet 2021
Alors que la propagation rapide du variant Delta inquiète, l'Agence européenne des médicaments a annoncé une bonne nouvelle : deux doses de vaccin anti-Covid-19 semblent protéger contre ce variant indienvariant indien.
« Des données émergentes provenant de preuves concrètes montrent que deux doses de vaccin protègent contre le variant Delta », a déclaré Marco Cavaleri, responsable de la stratégie vaccinale à l'Agence européenne des médicaments (EMA).
Les cas de Covid-19 ont recommencé à augmenter la semaine dernière en Europe après 10 semaines consécutives de recul, a annoncé jeudi 1er juillet la branche européenne de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), sur fond de montée du variant Delta plus contagieux.
Delta, un variant possiblement dominant d'ici août
« Nous sommes conscients des inquiétudes causées par la propagation rapide du variant Delta, a poursuivi Marco Cavaleri. À l'heure actuelle, il semble que les quatre vaccins approuvés dans l'Union européenne protègent contre toutes les souches circulant en Europe, y compris le variant Delta. »
Quatre vaccins sont actuellement autorisés au sein de l'UE par l'EMA : Pfizer/BioNTech, Moderna, AstraZeneca et Johnson & Johnson. L'OMS Europe prévoit que le variant dit Delta, initialement détecté en Inde, devienne « dominant » d'ici août, a-t-il indiqué, confirmant la projection du Centre européen de préventionprévention et de contrôle des maladies (ECDC).