En dose de rappel, en primo-vaccination, le vaccin de Sanofi-GSK est fin prêt pour demander son autorisation de mise sur le marché. L'aboutissement d'une recherche qui a pris son temps dans cette course au vaccin anti-Covid-19. Convaincu qu'il y avait de la place pour différentes technologies vaccinales, le laboratoire français s'est concentré sur un vaccin à base de protéines recombinantes qui se montre aussi efficace pour éviter les formes sévères de la Covid-19.
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Le géant pharmaceutique français Sanofi a annoncé mercredi des résultats positifs à grande échelle pour son vaccin anti-Covid, développé avec le britannique GSK, un projet qui aboutit ainsi avec près d'un an de retard à la suite de multiples reports. « Sanofi et GSK vont demander l'approbation réglementaire de leur vaccin contre (la) Covid-19 » aux États-Unis et dans l'Union européenne, ont annoncé dans un communiqué les deux groupes, au terme d'essais de phase 3 menés auprès de milliers de personnes.
Les laboratoires, qui n'ont pas encore rendu publiques les études sur lesquelles se basent ces résultats, ont rapporté que ce vaccin s'était montré efficace pour éviter toute hospitalisation liée à la Covid-19. Ils ont également fait état d'une efficacité légèrement supérieure à 50 % contre l'ensemble des infections provoquant des symptômes.
Le saviez-vous ?
L’étude d’efficacité de phase 3 VAT08 démontre que deux doses du vaccin Sanofi-GSK dans la population séronégative confèrent :
- Une efficacité de 100 % contre les formes sévères de la Covid-19 et les hospitalisations.
- Une efficacité de 75 % contre les formes modérées à sévères de la Covid-19.
- Une efficacité de 57,9 % contre toutes les formes symptomatiques de la Covid-19, comparable à l’efficacité des vaccins déjà disponibles, dans un environnement dominé par de nombreux variants.
C'est « comparable à l'efficacité des vaccins déjà disponibles », a souligné Sanofi, dans un contexte où l'ensemble des vaccins existants ont perdu au fil du temps leur efficacité contre les contaminations, en particulier depuis l'essor fin 2021 du variant Omicron. Cette annonce, qui ouvre la voie à une mise sur le marché prochaine à condition d'un feufeu vert des autorités sanitaires, marque l'aboutissement d'un long feuilleton pour Sanofi, qui a enregistré plusieurs revers dans ses projets de vaccins anti-Covid.
Quelle place pour un vaccin qui arrive après l'Américain Novavax ?
Le groupe français a dû repousser à deux reprises son calendrier quant à ce vaccin, qu'il espérait à l'origine rendre disponible avant la mi-2021. Il a d'abord enregistré un retard de six mois, à cause d'un problème de dosagedosage, puis a encore pris du retard à cause des difficultés à trouver des personnes jamais contaminées pour mener des essais fiables.
Sanofi a par ailleurs renoncé à un autre projet de vaccin anti-Covid, basé sur la technologie de l'ARN messager comme ceux développés par PfizerPfizer/BioNTech et Moderna, déjà au cœur des campagnes de vaccination dans de multiples pays occidentaux.
Quant au vaccin sur lequel se concentre désormais le groupe français, il utilise une technologie un peu moins innovante, sur la base d'une protéineprotéine recombinante. C'est aussi le cas du vaccin de l'américain Novavax, qui va commencer à être distribué en France. Les autorités sanitaires espèrent que ces vaccins seront en mesure d'être bien accueillis par les personnes méfiantes envers la technologie de l'ARN messagerARN messager, tout en insistant sur le fait que ces craintes sont infondées.
Covid-19 : ce que l'on sait sur le vaccin français de Sanofi-GSK
Article de Julie KernJulie Kern, publié le 7 juillet 2021
Contrairement aux entreprises étrangères, le Français Sanofi a pris son temps pour concevoir son vaccin anti-Covid. Avec son partenaire GSK, la firme pharmaceutique lance les essais cliniquesessais cliniques de phase 3 pour estimer l'efficacité, la sûreté et l'immunogénicitéimmunogénicité de son candidat-vaccin.
Sanofi et GSK ont choisi une approche qui contrastecontraste avec celle de ses concurrents. Pas d'ARNm, ni de vecteur viral mais des protéines recombinantes.
Un vaccin basé sur une protéine S recombinante
Dans les vaccins à base de protéines recombinantes, c'est un antigèneantigène qui stimule l'immunité pour protéger d'une maladie. Pour le vaccin anti-Covid de Sanofi-GSK, la protéine S du coronaviruscoronavirus assure ce rôle. Pour l'obtenir, les scientifiques ont inséré la séquence génétiquegénétique de la protéine S dans un plasmideplasmide. Cette unité de base sera répliquée en grande quantité dans des cellules cultivées en laboratoire qui jouent le rôle d'usine de production. Enfin, les protéines S ainsi produites sont extraites et purifiées. Cette partie de la formule vaccinale est effectuée par Sanofi, GSK la complémente par son adjuvantadjuvant maison.
Dans les essais cliniques de phase 2, entre 95 et 100 % des volontaires ont développé des anticorpsanticorps après la seconde dose, dans toutes les tranches d'âge. Les niveaux d'anticorps neutralisants observés sont similaires à ceux obtenus après une infection naturelle, particulièrement chez les sujets jeunes.
Des résultats très attendus
La phase 3 des essais cliniques sera menée sur 35.000 personnes dans plusieurs pays, dont les États-Unis. L'objectif premier sera de déterminer la capacité du vaccin à prévenir les formes symptomatiques de la Covid-19 ; puis dans un second temps, sa capacité à prévenir les formes graves et asymptomatiques.
L'efficacité du candidat-vaccin de Sanofi-GSK n'a pas encore été déterminée, ni son profil de sureté bien qu'aucun effet secondaire indésirable n'ait été observé dans les précédentes étapes des essais cliniques. Le communiqué de presse de la firme indique qu'il a « le potentiel de générer des réponses immunitairesréponses immunitaires élevées et soutenues et de prévenir potentiellement la transmission du virusvirus ». Si les essais cliniques atteignent leurs objectifs et que les évaluations réglementaires se déroulent comme prévu, le vaccin devrait être autorisé au cours du dernier trimestre 2021.
En parallèle de ce vaccin à base de protéines recombinantes, Sanofi a noué un partenariat avec TranslateBio pour en concevoir un second, basé sur l'ARNm cette fois. Moins avancé dans son développement, il est encore en phase 1 des essais cliniques.