Bras endoloris, chauds, ou fatigue générale sont des effets secondaires communs de la vaccination. S'ils sont désagréables, ils sont aussi le signe que le vaccin remplit pleinement son rôle.

Depuis le début de la campagne vaccinale, plus de 2 millions de personnes ont reçu au moins une dose de l'un des trois vaccins autorisés : les deux vaccins à ARNm de Pfizer et Moderna, et le vaccin basé sur un vecteur viral d'AstraZeneca. Les effets secondaires provoqués par ces vaccins sont étroitement surveillés par l'ANSM qui publie régulièrement un rapport détaillant les effets secondaires apparus à la suite des injections.

Bien qu'ils inquiètent la population, ces effets secondaires, quand ils sont légers, brefs et sans conséquences pour la santé, sont plutôt bon signe. En effet, ils témoignent de l'activation du système immunitaire, or c'est précisément le but d'un vaccin : stimuler le système immunitaire avec un pathogène affaibli pour créer des défenses prêtes à attaquer en cas d'une nouvelle rencontre, sans provoquer de maladie grave.  

Pour vous tenir au courant des dernières actualités scientifiques, abonnez-vous à Fil de Science sur vos plateformes audio favorites.

Le chahut immunitaire

Que se passe-t-il quand l'organisme est infecté par un pathogène ? Il se défend ! C'est le rôle du système immunitaire. Quand il détecte l'intrusion d'un pathogène dans l'organisme, il réagit par l'intermédiaire d'une multitude de réactions pour éradiquer la menace. Prenons l'exemple du SARS-CoV-2. Le SARS-CoV-2 est un virus, c'est-à-dire un parasite intracellulaire strict. Il a besoin d'être à l'intérieur d'une cellule et d'en détourner le métabolisme pour survivre.

Voir aussi

Vaccins : leurs effets sur notre système immunitaire

Fin stratège, le système immunitaire engage des soldats spécifiques à cette menace : des anticorps qui empêcheront le virus d'entrer dans une cellule, et des lymphocytes cytotoxiques, dont la spécialité est de tuer les cellules infectées. Si le virus n'entre pas dans une cellule, il ne peut pas se répliquer. Si la cellule dans laquelle il se trouve est détruite, il ne pourra pas en infecter d'autres.

Tout ce chahut immunitaire -- qui implique beaucoup d'autres éléments que ceux cités ici mais restons simples -- peut être résumé en un terme : l'inflammation. C'est une réaction plutôt intense, à tel point qu'on en ressent parfois les conséquences.

Les anticorps sont l'une des stratégies du système immunitaire pour combattre l'infection du coronavirus. © Siarhei, Adobe Stock
Les anticorps sont l'une des stratégies du système immunitaire pour combattre l'infection du coronavirus. © Siarhei, Adobe Stock

Des effets secondaires normaux et d'autres à surveiller

Les symptômes les plus courants d'une inflammation locale sont des rougeurs, une sensation de chaleur et des douleurs pulsantes qui irradient la zone. Ils peuvent être accompagnés de symptômes systémiques comme la fièvre, la fatigue ou des maux de tête. Ces derniers sont les effets secondaires le plus fréquemment rapportés à la suite de la vaccination contre la Covid-19. Heureusement, ils disparaissent en quelques heures ou quelques jours. Ils ne sont pas inquiétants outre mesure et sont justement le témoin de la bonne réaction du système immunitaire chez une personne en bonne santé et sans antécédents.

Selon la nature du vaccin, les effets secondaires peuvent être plus ou moins intenses. Le vaccin d'AstraZeneca est constitué d'un vecteur viral, un adénovirus, incapable de se répliquer, qui porte la protéine S du SARS-CoV-2. Par nature, ces vaccins sont plus immunogènes que les vaccins à ARNm. L'ANSM a recensé beaucoup de syndromes grippaux liés à l'injection du vaccin d'AstraZeneca. Bien que ces types de symptômes post-vaccinaux soient connus, ils sont beaucoup plus handicapants qu'un simple bras endolori. Environ 10.000 personnes ont reçu le vaccin d'AstraZeneca, essentiellement issues du monde hospitalier, et 149 cas de syndrome grippaux ont été signalés.

En revanche, des symptômes plus sévères ou inattendus et persistants ne sont pas normaux ; ils doivent faire l'objet d'une prise en charge médicale. Ils sont par ailleurs signalés à l'ANSM qui les compile et analyse leur fréquence, leur gravité ou encore la population touchée. Par exemple, à la suite de l'injection du vaccin de Pfizer, de nombreuses personnes ont eu de l'hypertension artérielle, un symptôme plus grave qu'une simple inflammation, mais dont l'évolution a été positive dans la plupart des cas. L'ANSM indique dans son dernier rapport que cet effet indésirable doit être signalé et surveillé mais ne remet pas en cause la campagne vaccinale.