Alors que le pass vaccinal devrait bientôt entrer en vigueur, certains Français refusent toujours de se faire vacciner. Futura fait la chasse aux idées reçues sur les vaccins à ARNm.


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    Les vaccins à ARNmARNm ne sont pas des thérapies géniques. De manière simplifiée, nos gènes (notre ADN) codent pour des protéines, nécessaires au bon fonctionnement de notre organisme. Dans certaines maladies monogéniques, un seul gène est malade et se retrouve en incapacité de produire la bonne protéine. La thérapie génique permet de compenser cette déficience. Un gène thérapeutique, un morceau d'ADN, est importé dans l'organisme. Celui-ci s'intègre au patrimoine génétique des cellules cibles et vient produire la protéine manquante à la place du gène déficient. Les vaccins PfizerPfizer-BioNTech et Moderna sont des vaccins à ARNm : c'est-à-dire qu'ils contiennent des petits morceaux d'ARNm. L'ARNm est une étape entre l'ADNADN et la protéine. L'ARNm ne peut pas rentrer dans le noyau de la cellule et modifier le patrimoine génétique des cellules, comme le font les thérapies géniques à base d'ADN. Il est donc erroné de qualifier les vaccins à ARNm de thérapies géniques. Les vaccins à ARNm ne sont pas des thérapies expérimentales et les études ont été correctement menées.

    Les vaccins à ARNm sont arrivés sur le marché très rapidement, suscitant une crainte légitime de la population. Avant qu'un vaccin ne soit commercialisé, il y a deux parties : une partie d'expérimentation clinique et une partie administrative. C'est la partie administrative qui a été accélérée et non la partie expérimentale. La partie expérimentale a pu être menée de manière plus rapide qu'à l'accoutumée car le virusvirus circulait beaucoup au moment où les essais ont été conduits. C'est parce qu'il était très facile de recruter des patients que les essais ont pu mener très rapidement à des conclusions. Les phases d'expérimentation clinique ont été correctement menées et sont terminées. Il ne s'agit pas d'un vaccin expérimental. En revanche, comme pour tout médicament, la surveillance des effets indésirables continue après la mise sur le marché grâce à la pharmacovigilance. 

    Les vaccins ne peuvent pas produire d'effets indésirables sur le long terme. © weyo, Adobe Stock
    Les vaccins ne peuvent pas produire d'effets indésirables sur le long terme. © weyo, Adobe Stock

    Vaccins à ARNm : pas d'effets indésirables sur le long terme 

    Les médicaments, pris de manière quotidienne par les patients, peuvent produire des effets indésirables sur le long terme. Ce n'est pas le cas des vaccins. S'ils peuvent produire des effets indésirables, ceux-ci surviennent dans les quelques jours suivant l'injection. En effet, l'ARNm est fragile, il est détruit en quelques heures dans l'organisme des patients. Par le passé, certains vaccins ont été accusés de provoquer des maladies très graves. En 1998, une publication suggérait que le vaccin RORvaccin ROR (RougeoleRougeole-OreillonsOreillons-Rubéole) serait responsable de cas d'autismeautisme. Après analyse approfondie, il s'est avéré que la méthodologie employée n'était pas rigoureuse et que les enfants inclus dans l'étude (seulement 12) avaient en réalité été diagnostiqués autistes avant d'être vaccinés. La publication a depuis été rétractée et le médecin radié de l'ordre des médecins. Une autre rumeur circule au sujet du vaccin contre l'hépatite B qui déclencherait des scléroses en plaquesscléroses en plaques. Après enquête, la commission de pharmacovigilance conclut en 2011 qu'il n'existe aucune preuve scientifiquement valide de cette association.

    En conclusion, l'accès aux vaccins à ARNm est une chance ! Pour ceux qui ne sont toujours pas convaincus, le vaccin Novavax reposant sur une technologie plus traditionnelle devrait être bientôt disponible en France.