Le toucher constitue la première façon dont les individus se connectent à leur environnement matériel et social à la naissance. Et si la stimulation de ce sens pouvait avoir des effets bénéfiques, tant sur la santé physique que mentale ? C’est ce qu’ont étudié des chercheurs, en s’intéressant notamment aux facteurs influençant l’efficacité thérapeutique du contact, démontrant ainsi que le mieux-être peut se trouver dans des traitements simples et accessibles à tous, quel que soit notre âge !


au sommaire


    Dans le passé, la science s'est déjà penchée sur l'impact du toucher sur la santé, sans trouver de facteurs significatifs susceptibles de moduler l'efficacité des interventions tactiles. Cependant, ces caractéristiques sont essentielles pour concevoir des traitements. C'est dans cet objectif qu'une grande étude a été menée, se basant sur les données qualitatives de la littérature, et les données quantitatives d'une méta-analyse menée entre 2021 et 2022 sur 12 966 personnes. Elle mesure l'influence du type de dyade tactile (humain, robot, objet), de sa familiarité, sa direction (donné ou reçu), sa fréquence et sa duréedurée, et considère également la partie du corps touchée, avec ou sans contact avec la peau. Les résultats sont croisés avec des données démographiques telles que l'âge, le sexe, l'état clinique, et ont été publiés dans la revue Nature Human Behaviour

    Le saviez-vous ? Les animaux aussi pratiquent le massage, comme le labre nettoyeur, un poisson qui en a fait une spécialité pour ses meilleurs clients (non, non, ce n'est pas une blague !). © Futura
    Image du site Futura Sciences

    Le contact physique au niveau de la tête semble présenter de nombreux bénéfices, tant sur la santé physique que mentale. © Oleksij, Adobe Stock

    Vive les papouilles !

    Les résultats ont révélé des effets multiples et variés sur l'état de santé des patients. Ils révèlent une amélioration notable des états dépressifs et anxieux, de la fatigue et de la douleur, mais également de la pression artériellepression artérielle, de la mobilité articulaire et des états de stress, en régulant les taux de cortisol. À moindre mesure, ils régulent aussi la fréquence cardiaque, la respiration et la qualité du sommeil. Autant d'effets bénéfiques soumis à l'influence de certains facteurs étudiés : ainsi, les thérapies tactiles utilisant des objets ou des robotsrobots se sont révélées comparables sur le plan physiquephysique, mais moins bénéfiques sur le plan de la santé mentale. Cette dernière est en revanche améliorée par le contact peau à peau, et le toucher unidirectionnel. Pour la santé au global, le podium est attribué au toucher de la tête, comme les massages du visage ou du cuir chevelu. Enfin, concernant les bébés, ils semblent plus réceptifs au contact maternel, favorisant notamment la prise de poids.

    Cette étude est la preuve que les thérapies par le toucher, y compris les massages, améliorent la santé mentale et physique, en réduisant l'anxiété des adultes et stimulant le développement des nouveau-nés. Toutefois, il est essentiel de tenir compte des biais de l'étude, de l'importance de la fréquence d'exposition à ces thérapies, paradoxalement confrontées aux effets de l'accoutumance au toucher sur le système nerveux et endocrinienendocrinien.