Plus de 80.000 personnes sont atteintes de paraplégie en France. Une nouvelle approche, par thérapie génique, a permis à des souris de recouvrer l'usage de leurs pattes arrières. Cette voie médicale sera-t-elle applicable à l'humain ?
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Suite à un accident, certaines personnes deviennent paraplégiques. Cette paralysie des membres inférieurs est provoquée par des lésions de la moelle épinière. Puisque si les axones -- les prolongements des neurones -- sont sectionnés, ils ne peuvent plus transmettre les informations nerveuses du cerveau aux muscles. Actuellement, ces dégâts sont irréversibles.
Mais la thérapie génique vient apporter un nouvel espoir. Des chercheurs viennent d'établir qu'il est possible de restaurer ces axones. Tout du moins, chez la souris. Ces scientifiques ont élaboré une nouvelle approche médicale, basée sur une protéineprotéine nommée hyper-interleukineinterleukine-6. Celle-ci peut stimuler la régénération de certaines cellules nerveuses ! Avec l'inconvénient qu'elle « ne se crée pas comme cela dans la nature et doit être produite à l'aide du génie génétiquegénie génétique », détaille Dietmar Fischer, chercheur à la Ruhr-Universität Bochum et coauteur de l'étude.
À une condition
En injectant des virusvirus modifiés à des souris paraplégiques, les chercheurs ont induit la production de l'hyper-interleukine-6 par les cellules nerveuses desdites souris. « Le traitement par thérapie génique de quelques cellules nerveuses seulement a stimulé la régénération axonale de différentes cellules nerveuses du cerveau, et de plusieurs voies motrices de la moelle épinière simultanément », constate Dietmar Fischer.
Au bout de deux à trois semaines, les souris ont recouvré l'usage de leurs membres inférieurs. Dietmar Fischer ne cache pas sa surprise : « Cela n'avait jamais été démontré auparavant, après une paraplégie complète ! » Cette approche suscite l'espoir d'une potentielle applicationapplication chez l'humain. Pour cela, les scientifiques doivent déterminer si une restauration des axones est toujours possible plusieurs semaines après la blessure.