Notre cerveau possède un circuit d’écoute et de régulation de la réponse anti-inflammatoire ! Celui-ci est chargé de localiser l’inflammation, de déclencher la réponse immunitaire puis de la doser. Explications.


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    Lorsque notre organisme est confronté à un agent infectieux ou à une blessure, le système immunitaire est chargé de le détruire et de réparer les tissus attaqués. Des médiateurs pro-inflammatoires sont libérés : ils rejoignent le cerveau pour l'informer de la situation. C'est le cerveau qui déclenche et coordonne la réponse immunitaire. Il répartit l'énergieénergie disponible selon les nouvelles priorités liées à l'agression. C'est grâce à cela que, par exemple, nous ressentons de la fatigue et donc le besoin de nous reposer en cas de maladie. Un groupe de chercheurs de l'Institut Pasteur, de l'Inserm et du CNRS s'est intéressé à cette régulation de la réponse inflammatoire par le cerveau et a mis en évidence un nouveau circuit. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Neuron.

    Des travaux menés chez la souris grâce à des technologies de pointe

    Pour réaliser cette découverte, les auteurs ont mené des travaux chez la souris. Des technologies de pointe ont été utilisées. L'une d'entre elles permet notamment d'observer individuellement les neurones.

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    Les souris ont été soumises à une agression d'ordre immunitaire. Cela a déclenché la libération d'IL-1beta, un médiateur inflammatoire. IL-1beta a circulé dans l'organisme via la circulation sanguine et a été mis en contact avec des neurones spécifiques. La technique utilisée a permis d'identifier ces neurones : ce sont ceux du complexe vagal qui se trouvent dans le tronc cérébral.

    La souris a été choisie comme modèle pour observer les neurones du complexe vagal situés dans le tronc cérébral. © filin174, Adobe Stock
    La souris a été choisie comme modèle pour observer les neurones du complexe vagal situés dans le tronc cérébral. © filin174, Adobe Stock

    L'information sur l'inflammation a ensuite été transmise aux neurones du noyau parabrachial, également situé dans le tronc cérébral. Les auteurs ont pu continuer à suivre le signal. Après les neurones du noyau parabrachial, les données sont communiquées à l'hypothalamushypothalamus. La conséquence est une augmentation rapide du taux de cortisonecortisone dans la circulation sanguine. La cortisone est une hormonehormone permettant la régulation de la réponse inflammatoire.

    Quelles sont les perspectives de cette découverte ?

    Cette découverte met en évidence la puissante connexion bidirectionnelle entre le corps et le cerveau. Elle ouvre des perspectives de recherche à la fois dans le domaine de la neurologieneurologie, de la biologie et de l'immunologie. À terme, elle permettra de mieux comprendre l’impact de l’inflammation sur notre cerveau et pourquoi pas sur les processus de neurodégénérescence.

    De plus, le noyau parabrachial a déjà un rôle connu dans les processus de mémoire aversive, c'est-à-dire de signification négative. Il est probable que l'activation de ce noyau en cas de réaction inflammatoire puisse procurer au cerveau des capacités à prédire et anticiper de potentielles menaces infectieuses. Cette communication entre neurones et système immunitaire est un champ de recherche nouveau et passionnant.