Des chercheurs de l’université Columbia étudiaient le sang de patients qui avaient reçu une greffe d’intestin. Ils se sont aperçus de la présence de cellules sanguines du donneur, provenant de cellules souches de l’intestin.
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Les cellules souches hématopoïétiques présentes dans la moelle osseuse sont à l'origine des cellules qui circulent dans notre sang : globules rouges, globules blancs et plaquettes. Mais la moelle osseuse ne serait pas la seule à être à l'origine des cellules du sang. Cette découverte s'est faite sur 21 patients qui avaient reçu une greffe d'intestin et qui étaient suivis depuis cinq années : leur sang était une « chimèrechimère » contenant un mélange de leurs cellules sanguines et de cellules sanguines du donneur.
Les chercheurs ont trouvé que ces cellules sanguines provenaient de cellules souches hématopoïétiques situées dans l'intestin greffé. D'après le communiqué de l’université Columbia, jusqu'à 10 % des cellules en circulation dans le sang pourraient provenir d'un réservoir de cellules souches situé dans l'intestin. L'article paraît dans la revue Cell Stem Cell.
Des cellules du donneur qui pourraient éviter le rejet de greffe
La greffe d'intestin est pratiquée chez des patients souffrant de pathologiespathologies intestinales comme la maladie de Crohn. Pour éviter le rejet de grefferejet de greffe, les patients prennent des traitements immunosuppresseurstraitements immunosuppresseurs. La présence de cellules sanguines du donneur dans le sang du greffé est donc plutôt une bonne chose car cela signifie que le patient a moins de risque de rejeter son greffongreffon, comme l'explique Megan Sykes, l'une des auteurs de ces travaux : « Nous montrons clairement qu'il existe un dialogue immunologique entre les deux ensembles de cellules sanguines qui protège le greffon du système immunitairesystème immunitaire du patient et protège le patient de la greffe. » Les globules blancs qui se sont formés après la greffe ont dû être « éduqués » à ne pas s'attaquer au greffon.
Ces résultats pourraient aider à améliorer les greffes, car plus les patients ont des cellules sanguines du donneur, moins ils risquent de rejeter le greffon et moins ils devraient avoir besoin de traitements immunosuppresseurs. Une piste de recherche consisterait à ajouter des cellules souches hématopoïétiques du donneur sur le greffon pour limiter les risques de rejet.