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Pour briller dans le sport, deux ingrédients sont indispensables : le talent et l'entraînement. Cumulés, ils procurent des capacités physiquesphysiques hors normes, permettant de réaliser les plus beaux exploits. Si la pratique intensive permet d'acquérir les bons réflexes et d'exploiter au mieux le potentiel, des prédispositions génétiques sont souvent nécessaires.
Le sport se compose d'un vaste panel d'épreuves faisant appel à des aptitudes différentes. Certaines exigent de la puissance pure et dure, en échange d'une activité courte et tonique : haltérophilie, sprint, lancer, saut... Rien à voir avec les efforts de longue haleine des marathoniens, des cyclistes ou même des footballeurs qui courent 90 minutes. Qu'est-ce qui distingue le génome de ces athlètes de ceux du reste de la population ?
Des études précédentes ont montré que les sportifs de l'élite connus pour leur puissance disposaient en plus grande proportion d'un variant (nommé M235T) du gène de l'angiotensinogène (Agt). Chez les meilleurs, on retrouve plus souvent la forme C que la forme TT. Des chercheurs polonais, de l'université de Szczecin, dirigés par Pawel Cięszczyk, ont focalisé leurs investigations à ce niveau du génome. Et leurs résultats semblent indiquer que le polymorphisme du gène Agt pourrait être un marqueur de la prédisposition à certaines disciplines physiques.
La puissance tiendrait au moins dans un allèle
Pour ce travail publié dans le Journal of Strength and Conditioning Research, 223 sportifs de haut niveau, ayant participé à des championnats du monde ou des Jeux olympiques, ont été recrutés. Cent d'entre eux étaient spécialisés dans une épreuve où la force bruteforce brute importe beaucoup, comme l'haltérophilie, le sprint ou le saut, alors que les 123 autres ont brillé en course de fond, en natation ou en aviron, des disciplines nécessitant de l'endurance. En parallèle, 344 personnes sédentaires faisaient office de lot témoin.
Pour jouer les gros bras, faut-il disposer des deux allèles C du gène Agt ? © Prometeus, StockFreeImages.com
Après analyse de tous ces génomes, les auteurs ont montré que 40 % des athlètes puissants sont porteurs du génotype CC, c'est-à-dire qu'ils avaient reçu une version du gène de leur père et une autre de leur mère. Parmi les adeptes de l'endurance, ils ne sont que 13 % à être homozygotes, alors que dans le groupe contrôle, ils sont 18 %.
Cependant, bien que ces allèlesallèles en double semblent procurer un avantage dans la puissance musculaire développée, ils ne sont pas liés aux médailles remportées. Autrement dit, sur les podiums des compétitions mondiales, les génotypesgénotypes CC n'étaient pas surreprésentés.
Nouvelle étape vers le dopage génétique ?
Cette recherche confirme donc les résultats d'une étude espagnole menée précédemment qui obtenait les mêmes conclusions.
Reste à déterminer l'avantage qu'un tel génotype procure. Le gène Agt est impliqué dans le système rénine-angiotensineangiotensine, un ensemble de régulations endocriniennes et enzymatiquesenzymatiques intervenant dans le contrôle de la pression sanguine, la concentration en sodiumsodium et l'équilibre des fluides. Plusieurs hypothèses sont envisagées. Par exemple, cette homozygotie pourrait augmenter la production d'angiotensine II, moléculemolécule que l'on sait cruciale pour la performance musculaire. Des études ultérieures devraient trancher ce débat.
La recherche des facteurs génétiques impliqués dans la réussite athlétique est un domaine en plein essor, qui a pour but de détecter les individus dotés des qualités intrinsèques à l'exercice d'un sport. Malheureusement, de telles investigations demandent également beaucoup de vigilance, car il existe au moins une dérive possible : le dopage génétique. Pour gagner, certains sont prêts à tricher par tous les moyens, y compris compléter leur génome de fragments d'ADNADN qui augmentent leurs performances, si cela devient possible.
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