Les derniers chiffres du Bulletin épidémiologique hebdomadaire pour le dépistage du VIH sont encourageants : les personnes se font plus souvent tester. Pourtant des efforts restent encore à faire en matière de prévention.
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Le dernier Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de Santé publique France fait l'état des lieux du dépistage pour le VIH (Virus de l'immunodéficience humaine). En 2018, 5,8 millions de tests ont été réalisés dans les laboratoires d'analyses. Un nombre de tests en augmentation régulière depuis 2013 (+11 %), alors que le taux de séropositivitéséropositivité (1,9/1.000 sérologies) a diminué (-13 %).
Même si le nombre de personnes découvrant leur séropositivité en 2018 est en baisse de 7 % par rapport à 2017, plus de la moitié d'entre elles n'avaient jamais été testées auparavant. Parmi elles, presque un tiers ont des relations sexuelles entre hommes (HSH) et la moitié sont des hétérosexuels. Un quart de ces découvertes étaient précoces et 29 % à un stade avancé de l'infection, des proportions stables sur les trois dernières années.
La baisse de nouveaux diagnostics VIH relevée en France est également observée dans d'autres pays européens depuis plusieurs années. Selon Valérie Delpech de Public Health England, l'approche combinée incluant le « Test and Treat », qui consiste à traiter immédiatement un patient dépisté, et la PrEP, le traitement préventif pour le VIH pour les personnes à risque, est la stratégie du succès.
Les campagnes de prévention insuffisantes
Néanmoins, le nombre de personnes diagnostiquées à un stade avancé de l'infection montre que le dépistage doit encore progresser, selon eux. L'enquête du BaromètreBaromètre Santé 2016 auprès de près de 15.000 personnes âgées de 18 à 75 ans vivants en métropole, montre la divergence entre les opinions sur le dépistage et ce que font réellement les gens. Neuf répondants sur dix estiment que toute personne devrait être testée pour le VIH au moins une fois dans sa vie. Mais plus de la moitié des hommes et près d'un tiers des femmes n'ont jamais réalisé de test.
Le saviez-vous ?
Selon le rapport « HIV/AIDS sruveillance in Europe », les femmes sont trois fois moins dépistées que les hommes. La maladie est reconnue à un stade plus tardif : 49 % d'entre elles avaient un taux de lymphocyte CD4 inférieur à 350 cellules par millilitre de sang.
Si les populations faisant l'objet d'une recommandation de dépistage sont globalement mieux dépistées que les autres, « environ une personne née en Afrique subsaharienne sur cinq et un homme ayant des relations sexuelles avec un autre homme sur cinq n'ont jamais été testés pour le VIH, relève Mme Delpech. Un constat préoccupant, compte tenu des actions de promotion de la santé ciblées sur ces groupes au cours des dernières décennies », ajoute-t-elle.
Dépister le VIH et d’autres MST
Les centres de dépistage gratuit qui accueillent des populations particulièrement exposées au risque de contaminationcontamination VIH, permettent aussi de diagnostiquer des MSTMST bactériennes, des hépatites Bhépatites B et C. Un quart des homosexuelshomosexuels exposés à ces infections acceptent les kits d'autoprélèvement pour le VIH et d'autres MST. Ce sont majoritairement des citadins, très éduqués, qui s'emparent de cet outil, selon un programme promu en ligne au printemps 2018.
Les diagnostics d'infections sexuellement transmissiblesinfections sexuellement transmissibles (IST/MST) continuent d'augmenter en France, notent Delphine Viriot et ses collègues de Santé publique France. En 2018, 2,1 millions de personnes ont été testées pour une infection à ChlamydiaChlamydia (plus 9 % par rapport à 2006), près de 1,6 million pour le gonocoquegonocoque (+18 %) et 1,8 million pour la syphilissyphilis (-7 %). Cette diminution, observée pour la première fois, concerne seulement les femmes.