La lutte contre la propagation du VIH continue de porter ses fruits. Un long rapport diffusé par l’ONU indique que les contaminations atteignent leur niveau le plus bas depuis l’apparition du virus dans les années 1980. 


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    Quarante-trois ans après l'identification des premiers cas de VIH aux États-Unis, l'année 2023 est une année cruciale dans la lutte contre le virus. Dans un rapport de cent-vingt pages publié le 26 novembre, l’organisme UNAIDS (ONUSIDA, Programme commun des Nations unies sur le VIH) indique qu'un taux historiquement bas de contamination a alors été enregistré. Sur douze mois, environ 1,3 million de personnes ont été testées positives à la maladie à travers le monde. Une baisse considérable en presque trente ans, le pic d’infections ayant été atteint en 1995 avec 3,3 millions de cas recensées sur l'année.

    Un effort mondial pour faire chuter les statistiques

    Actuellement, près de 39,9 millions de personnes sont séropositivesséropositives. L'UNAIDS comptabilisait en parallèle 630 000 décès relatifs à des maladies infectieuses contractées à cause du VIH. Ce dernier, virus de l'immunodéficience humaine, a été détecté pour la première fois par le CDC (Center for Disease ControlCenter for Disease Control and Prevention) américain en 1981. L'infection se décline en plusieurs étapes, qui affectent les capacités du système immunitaire. Le corps devient alors progressivement plus enclin à contracter des maladies graves, développant le syndrome d’immunodéficience acquise si le VIH n'est pas traité. Les stades les plus avancés de la maladie se révèlent généralement fatals et entraînent le décès du patient.

    Cependant, une grande majorité des patients ont désormais accès aux traitements antirétroviraux (ARV). Selon l'ONU, plus de 30,7 millions de personnes suivaient une thérapiethérapie en 2023, un chiffre bien supérieur aux 7,7 millions de patients traités en 2010, mais inférieur aux projections pour 2025, devant atteindre 34 millions. Depuis 1995, le taux d’infection au VIH a chuté de 60 %, un chiffre conséquent qui s'explique grâce à divers facteurs : les campagnes de sensibilisation ainsi que la démocratisation de l'accès aux soins dans les pays les plus démunis. Certaines régions du globe restent toutefois particulièrement impactées. L'Afrique subsaharienne comptabilisait 25 millions de personnes infectées en 2020, tandis que l'Inde et les pays d'Asie du Sud-Est en dénombraient 5,7 millions la même année.

    De nombreuses personnes infectées par le VIH reçoivent un traitement antiviral (ARV). © Kotchakorn, Adobe Stock
    De nombreuses personnes infectées par le VIH reçoivent un traitement antiviral (ARV). © Kotchakorn, Adobe Stock

    Les espoirs de la recherche médicale 

    Depuis les années 1980, de nombreuses institutions médicales se sont lancées dans une lutte pour faire reculer la maladie. De nombreuses initiatives portent leurs fruits, à l'aide notamment de la trithérapietrithérapie, endiguant la propagation des cellules infectieuses en combinant les effets de trois médicaments antirétroviraux.

    Si un unique cas de guérison avait été enregistré entre 1981 et 2015, les lignes commencent à bouger et l'espoir d'un traitement pérenne semble envisageable pour les séropositifs. Berlin en 2009, Londres en 2019, Düsseldorf en 2023 ou encore Berlin de nouveau en 2024 : chacune de ces dates renvoie à un cas de rémissionrémission du VIH.

     

    Sida : un nouveau traitement préventif pour mettre fin à l'épidémie ? © France Culture, YouTube

    Les patients susnommés ont bénéficié de greffesgreffes de cellules souchescellules souches ou de moelle osseusemoelle osseuse. Des méthodes extrêmement complexes et encore relativement rares, mais porteuses de bons augures pour l'avenir. L'ONU et l'OMSOMS estiment que le pourcentage de contaminations devrait être trois fois inférieur à celui enregistré en 2023 pour que l’épidémie de VIH cesse d'être classifiée comme une menace pour la santé publique. L'UNAIDS espère atteindre cet objectif pour 2030 et continue de militer pour l'accroissement de l'accès aux soins pour les pays les plus défavorisés.