En matière de plaisir sexuel, de nombreux facteurs comptent. Des chercheurs se sont penchés sur l'un d'entre eux : l'estime de soi. Laquelle influencerait positivement les relations sexuelles. Tandis qu'en parallèle, la prise de conscience de son corps aurait un impact négatif...


au sommaire


    Chaque matin, notre miroirmiroir nous donne un indice. Un indice sur la façon dont nos relations sexuelles se déroulent. Si vous percevez votre corps positivement, il semble que vous ayez plus de chances d'apprécier ces moments intimes. D'y prendre davantage de plaisir, selon une étude parue dans Body Image. À l'inverse, une image de soi négative conduirait plus facilement vers des « dysfonctionnements » sexuels.

    « Il est essentiel que les gens, quel que soit leur âge ou leur situation relationnelle, se sentent aussi à l'aise que possible lors des relations sexuelles afin de réduire la conscience de soi et améliorer le bien-être mental », explique Virginia Ramseyer Winter, coautrice de l'étude. Lorsqu'elle prononce « conscience de soi », la chercheuse fait référence à la conscience de sa propre image corporelle durant une activité sexuelle. C'est-à-dire à cet instant où, sans crier gare, la personne se rappelle que son corps renvoie une image, se souvenant parfois d'une partie dudit corps qui la complexe... Ce qui peut interrompre sa propre excitation.

    Le reflet d'un miroir ne montrerait-il que ce que l'on souhaite voir ? © AS Photo Project, Adobe Stock
    Le reflet d'un miroir ne montrerait-il que ce que l'on souhaite voir ? © AS Photo Project, Adobe Stock

    Un échantillon non représentatif

    L'étude, menée auprès de personnes cisgenres de toute orientation sexuelle, « est la première que nous connaissons à s'intéresser autant aux hommes qu'aux femmes », témoigne Virginia Ramseyer Winter. Plus particulièrement, les chercheurs se sont penchés sur les utilisateurs d'applicationsapplications de rencontre. Tinder, Grindr... La condition étant d'avoir eu un « coup d'un soir » dans les 30 derniers jours.

    À ce titre, les auteurs mettent en garde contre l'extrapolation. Si les « résultats offrent des informations importantes sur les relations entre l'image corporelle et la fonction sexuelle, ils ne sont ni généralisables ni représentatifs de la population américaine au sens large », écrivent-ils. D'autant que toutes les tranches d'âge ne sont pas présentes sur ces applications.

    Un inconvénient que Virginia Ramseyer Winter retourne à son avantage. « Je pense que cette information peut être utilisée sur les campus universitaires », propose-t-elle, en suggérant de s'en servir pour « développer des interventions qui améliorent l'image corporelle » des jeunes ouverts aux rencontres éphémères. Ce qui, peut-être, rendrait leurs relations sexuelles plus épanouissantes.