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Cette étude n’a pas été publiée dans une revue à comité de lecture mais elle était présentée au congrès annuel de l’American Sociological Association en août 2016. Ses auteurs, Samuel Perry et Cyrus Schleifer, de l’université de l’Oklahoma, ont utilisé des données d’une enquête réalisée entre 2006 et 2014 et qui a interrogé des milliers d’Américains sur leur mode de vie.
Pour mesurer la consommation de pornographie, l’enquête demandait aux participants s’ils avaient regardé un film X dans l’année précédente. Sur 5.698 personnes interrogées, 1.681 ont répondu par l’affirmative et 373 ont déclaré avoir vu un film X pour la première fois dans la période d’étude. Les auteurs ont trouvé que les personnes qui commençaient à regarder du porno risquaient plus de divorcer au cours de la période de l’enquête : dans l’ensemble, le risque de divorce passait de 6 % à 11 %, mais pour les femmes il augmentait de 6 % à 16 % ! Inversement, lorsqu’une femme arrête de regarder du porno, son risque de divorce redescend à 6 %. L’effet était moins significatif chez les hommes car peu d'entre eux arrêtaient leur usage de la pornographie pendant l’enquête.
En plus des différences entre les deux sexes, l’étude a montré que l’effet n’était pas le même en fonction de l’âge des mariés : plus les époux étaient jeunes, plus ils risquaient de divorcer s’ils commençaient à regarder du porno. De plus, si on s’intéressait aux pratiques religieuses des participants, l’usage de la pornographie avait plus d’impact négatif sur les mariages des personnes les moins pratiquantes.
Cependant, on peut se demander si la consommation de pornographie est la cause ou la conséquence des problèmes de couple.