L'incidence des vaginoses bactériennes est encore importante dans le monde. Jusqu'à présent, les recherches ont délaissé le rôle potentiel des hommes dans cette infection. Mais les microbiomes péniens pourraient être impliqués.
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En Afrique subsaharienne, 20 à 50 % des femmes souffrent de vaginose bactériennevaginose bactérienne. Un déséquilibre de la flore vaginale ou vulvaire conduisant à la prolifération de bactéries nocives. Considérée comme un problème de santé publique, cette vaginose est associée à un risque accru de contracter des maladies et infections sexuellement transmissiblesinfections sexuellement transmissibles, ainsi qu'à une augmentation du risque d'accouchement prématuré et de fausses couches.
La santé sexuelle des femmes n'étant pas de leur seul fait, des chercheurs ont voulu savoir si les hommes ont un rôle dans la survenue de cette infection. Pour en avoir le cœur net, ils ont recruté 168 couples hétérosexuels ayant des relations intimes.
Chez les femmes, la présence de vaginose bactérienne a été évaluée au départ, puis au bout de un mois, six mois, et un an. Chez les hommes, des prélèvements ont été effectués dans le méat urinaire ainsi qu'au niveau du gland et du sillon coronaire, afin d'analyser les bactéries existantes. Les résultats sont publiés dans Frontiers in Cellular and Infection Microbiology. Et indiquent « une association temporelle claire entre la composition microbienne du pénis et le développement ultérieur de la maladie », écrivent les chercheurs.
Des bactéries transmissibles
Lorsque la femme ne présentait pas d'infection au départ, elle en a développé une dans 26,3 % des cas si l'homme était circoncis, et dans 37,3 % des cas s'il ne l'était pas. Une différence qui serait due soit au moindre nombre de bactéries anaérobies chez les pénis circoncis, soit à une composition bactérienne distincte. Surtout, les microbiotes péniens se sont révélés d'une grande précision pour prédire l'incidence de la vaginose bactérienne. Avec une capacité prédictive des taxonstaxons bactériens supérieure à 74,6 % pour les quatre critères examinés. Et jusqu'à 88,8 % pour l'un des critères.
Dès lors, les auteurs concluent que « la concordance du microbiomemicrobiome pénien avec le microbiome vaginal des partenaires sexuels ne reflète pas simplement le microbiome vaginal, mais peut y contribuer ». Ils suggèrent « qu'un traitement potentiel devrait être efficace pour réduire ou modifier » la présence bactérienne. Et donc la prévalenceprévalence de vaginoses bactériennes.
« J'aimerais que les cliniciens, les chercheurs, et le grand public incluent les partenaires masculins dans leurs efforts pour améliorer la santé reproductive des femmes », espère Supriya Mehta, coautrice de l'étude, dans un propos rapporté par l'AFP, « il ne s'agit pas de rejeter la responsabilité sur l'un ou l'autre des partenaires, mais d'accroître les options et les possibilités d'amélioration ».