Naturellement, les humains ont peur de tout ce qui s’approche d’eux, même quand il n'y a aucun danger. Peut-être un résultat de l’évolution afin de nous préserver de vraies menaces, comme des prédateurs.

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    Il y a des peurs innées que l'on ne peut éviter... Qu'il s'agisse d'objets, d'animaux ou d'événements qui s'annoncent, des réactions de crainte peuvent surgir sans qu'il y ait de causes rationnelles.

    Les faits : peu importe le danger, ça fait peur !

    Nous vivons dans un monde dynamique, entouré de stimulus qui bougent dans toutes les directions : des personnes en mouvement, des objets qui se déplacent, mais aussi des événements dont l'échéance approche. Il est vrai que si un prédateur bondit pour vous dévorer, c'est une vraie menace ! Mais avons-nous peur de tout ce qui s'approche de nous, qu'il y ait un risque réel ou non ?

    D'après Christopher Hsee, professeur à l'University of Chicago Booth School of Business, la réponse est oui. Or cette peur ne concernerait pas que des objets ou des animaux en mouvementmouvement dans l'espace, mais aussi des événements qui approchent dans le temps : pour lui, les humains « ont tendance à craindre les choses qui approchent ou les événements imminents même si objectivement ils n'ont pas besoin d'avoir peur ».

    Décryptage : une peur innée de ce qui approche

    Dans un article paru dans la revue Journal of Personality and Social Psychology, les chercheurs présentent des tests qu'ils ont effectués pour évaluer cette aversion des choses qui approchent. Ils ont ainsi trouvé que même des objets qui n'étaient pas menaçants suscitaient des sentiments négatifs chez les participants lorsqu'ils s'approchaient d'eux. En revanche, nous ne ressentirions pas cette peur pour un objet qui s'éloigne de nous.

    Une charmante biche comme un tigre en approche peuvent provoquer de la peur. © Emmanuel Huybrechts / Flickr - Licence Creative Commons (by-nc-sa 2.0)

    Une charmante biche comme un tigre en approche peuvent provoquer de la peur. © Emmanuel Huybrechts / Flickr - Licence Creative Commons (by-nc-sa 2.0)

    Par exemple, des animaux sans danger, comme un chevreuil docile, provoquaient de la peur ; comme il s'agissait d'un animal dangereux, les participants pouvaient craindre une réaction imprévisible. Pour Christopher Hsee, cela pourrait être une conséquence de l'évolution de l'humanité : « pour survivre, les humains ont développé une tendance à se prémunir contre des animaux, des personnes et des objets qui viennent près d'eux. C'est vrai pour les choses qui viennent physiquement plus près, mais aussi pour les événements qui approchent dans le temps ou qui deviennent de plus en plus probables ».

    No panic : un intérêt en marketing et en communication

    Par conséquent, les individus ressentiraient donc plus de sentiments négatifs vis-à-vis d'un objet qui approche que s'il recule ou reste immobile, même si objectivement ce n'est pas une menace.

    Cette tendance à craindre ce qui s’approche de nous pourrait jouer un rôle important dans nos vies de tous les jours et même trouver des applicationsapplications. Dans le domaine du marketing, par exemple, cela peut avoir des conséquences sur la façon dont on présente un produit lors d'une publicité à la télévision : approcher brutalement le produit du téléspectateur pourrait nuire à son image. De même, les orateurs qui ont tendance à se rapprocher de leur auditoire pendant leurs discours peuvent ainsi susciter chez lui des sentiments négatifs car, inconsciemment, les spectateurs peuvent se sentir agressés...