On pourrait croire que les adeptes des théories du complot sont un peu dingues. Mais selon une récente étude, les choses apparaissent un peu plus complexes. Leur langage au moins ne trahirait aucun signe d’anxiété ou de maladie mentale.


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    Reddit se définit lui-même comme « la Une de l'InternetInternet ». Pour ceux qui ne connaissent pas ce site, disons, en deux mots qu'il est un agrégateur d'actualités. Des actualités qui se discutent sur autant de forums qualifiés de subreddits. Et ce sont justement ces subreddits que des chercheurs de l'université nationale australienne (ANU) ont analysés pour dresser le portrait des adeptes des théories du complot.

    « Les théoriciens du complot ne sont pas tous des cinglés portant des chapeaux en aluminiumaluminium. Ces forums nous en brossent un tableau très différent », raconte Colin Klein, auteur principal de l'étude. Pour arriver à cette conclusion, il a passé au crible huit années d'échanges sur le subreddit/conspiracy qui aborde aussi bien la question des Ovnis que celle du 11 septembre 2001 ou encore celle des dernières élections américaines.

    Dresser le portrait des amateurs de théories du complot n’est pas une question anodine. Car ceux qui croient aux théories du complot contribuent à alimenter le scepticisme face au changement climatique, les positions antivaccination, le racisme et plus largement, la méfiance à l’égard des sciences. © fergregory, Adobe Stock
    Dresser le portrait des amateurs de théories du complot n’est pas une question anodine. Car ceux qui croient aux théories du complot contribuent à alimenter le scepticisme face au changement climatique, les positions antivaccination, le racisme et plus largement, la méfiance à l’égard des sciences. © fergregory, Adobe Stock

    Les complotistes plus actifs que prévu

    Les travaux des chercheurs de l'ANU montrent que les adeptes des théories du complot sont surreprésentés sur des subreddits axés sur la politique - sans pour autant qu'ils ne se concentrent d'un côté du spectrespectre politique -, la drogue et la culture Internet. En revanche, leurs commentaires ne s'avèrent en moyenne pas plus marqués par l'anxiété que ceux des autres. Même si leur sémantique apparaît moins optimiste.

    Ils semblent finalement y chercher d'autres internautes qui partageraient leur point de vue. « Ces personnes ne se retrouvent pas simplement passivement entraînés sur des chemins glissants. Ils les recherchent activement », explique le psychologue David Funder. Le tout se jouant sur des interactions sociales complexes et étant amplifié par la technologie. Des travaux supplémentaires devront aider à comprendre l'interaction entre l'environnement social d'une personne et son comportement de recherche d’informations.