La dépression est une maladie qui touche un grand nombre de personnes. Elle est très hétérogène en ce qui concerne la gravité, le nombre d’épisodes et de symptômes. Une nouvelle étude canadienne montre que les femmes seraient plus touchées par la dépression que les hommes en raison de différences dans les gènes.
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La dépression touche un nombre toujours plus croissant de patients, en particulier dans les pays industrialisés. La crise de la Covid-19 a accentué le trait. On estime qu'un Français sur cinq sera atteint de troubles dépressifs tout au long de sa vie. La dépression est une affection grave qui nécessite une prise en charge rigoureuse : cette maladie est liée à environ 9 000 suicides par an en France. C'est l'un des taux les plus élevés en Europe, selon Santé publique France.
Il est aujourd'hui nécessaire de développer des traitements les plus personnalisés possibles, notamment en prenant en compte le sexe du patient. En effet, la présentation de la dépression est très différente chez les hommes et chez les femmes, tout comme la réponse au traitement. Les résultats de cette étude, publiés dans la revue Molecular Psychiatry, pourraient aider les scientifiques à développer des traitements plus adaptés en se concentrant sur les réseaux génétiques liés à la dépression chez les hommes et les femmes.
Quels sont les gènes impliqués dans la dépression ?
Des chercheurs de l'Université McGill ont découvert que 11 zones de l'ADN des femmes étaient liées à la dépression, contre une seule zone chez les hommes. Plus intéressant encore, 64 gènes chez les femmes contre seulement 53 gènes chez les hommes ont pu être associés à la maladie dépressive. Les auteurs notent également que certaines pathologiespathologies étaient corrélées aux symptômessymptômes dépressifs. En effet, si la dépression était liée aux maladies métaboliques uniquement chez les femmes, elle était en revanche liée de manière significative aux problèmes d'insomnieinsomnie et de dérèglement de l'horloge biologiquehorloge biologique chez les deux sexes.
Quelles sont les conséquences de cette découverte ?
Les auteurs de l'étude estiment qu'il est maintenant important de développer des traitements spécifiques qui prennent en compte le sexe du patient, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. SI les processus biologiques impliqués dans la dépression sont similaires chez les hommes et les femmes, la présentation de la maladie diffère selon le sexe, tout comme la réponse au traitement.
Les femmes peuvent exprimer plus de stress et de tristesse, tandis que les hommes peuvent plutôt démontrer de l'irritabilité et de la colère impulsive. Les femmes semblent également plus réactives aux antidépresseursantidépresseurs, bien que les raisons de cette différence ne soient pas encore connues avec certitude. Les résultats de cette étude pourraient aider les scientifiques à développer des traitements plus adaptés en se concentrant sur les réseaux génétiques liés à la dépression chez les hommes et les femmes.