Pourra-t-on un jour repérer la maladie de Parkinson avant l'apparition des symptômes simplement en identifiant la présence anormalement élevée d'une protéine dans le liquide céphalo-rachidien ? L'accumulation de l'alpha-synucléine est un biomarqueur avéré pour le diagnostic selon une étude. Sa détection précoce permettrait une meilleure prise en charge des patients touchés par cette maladie neurodégénérative et accélèrerait les recherches pour son traitement. 


au sommaire


    L'accumulation d'une protéine, l'alpha-synucléine, dans le cerveau est bien liée à certaines formes de la maladie de Parkinson, confirme une étude publiée jeudi, ouvrant potentiellement la voie à un diagnostic précoce de cette pathologie. La présence élevée de cette protéine dans le liquideliquide céphalocéphalo-rachidien, qui baigne le cerveau, est « d'une grande précision (pour repérer) les formes typiques de la maladie de Parkinson », résume cette étude publiée dans le Lancet Neurology et menée par le neurologue américain Andrew Siderowf.

    La maladie de Parkinson est, avec celle d'Alzheimer, l'une des principales pathologies à frapper le cerveau. Mais on ignore encore largement ce qui provoque ce mal insidieux au fil duquel le patient perd peu à peu ses capacités de mouvementmouvement. On connaît toutefois plusieurs facteurs associés à la maladie. Parmi ces derniers, on sait depuis plusieurs années que les patients présentent souvent des agrégats d'a-synucléine.

    Une α-synucléine mal repliée est la marque pathologique de la maladie de Parkinson. Sa possible détection comme biomarqueur est une avancée majeure. © Naeblys, Adobe Stock
    Une α-synucléine mal repliée est la marque pathologique de la maladie de Parkinson. Sa possible détection comme biomarqueur est une avancée majeure. © Naeblys, Adobe Stock

    La découverte de ce biomarqueur est une bonne nouvelle

    L'étude du Lancet Neurology, qui a comme intérêt d'être la première de ce type réalisée auprès de centaines de patients, confirme qu'en testant la présence élevée de cette protéine, on peut largement repérer la maladie. Les résultats sont toutefois d'une précision inégale. Chez les patients porteurs d'une mutation génétiquegénétique -- dite LRRK2 -- associée à certaines formes de Parkinson, la présence d'agrégats est moins systématique.

    Voir aussi

    Et si les premiers signes de Parkinson s'entendaient dans la voix ?

    En tout état de cause, on est encore loin de mettre en place un test « biologique » de la maladie de Parkinson, qui n'est actuellement diagnostiquée que par ses symptômessymptômes visibles. Il faudrait notamment déterminer si la technique marche aussi bien avec des tests sanguins, bien plus faciles à effectuer que ceux du liquide céphalo-rachidien.

    Mais cette étude « pose les bases d'un diagnostic biologique de la maladie de Parkinson », jugent, dans un commentaire également publié par le Lancet Neurology, des chercheuses n'ayant pas participé à ce travail, les neurologues Daniela Berg et Christine Klein. Selon elles, il est désormais avéré que le rôle de l'a-synucléine « change la donne en matièrematière de diagnostic, de recherche et d'essais cliniquesessais cliniques sur la maladie de Parkinson ». Elles jugent particulièrement intéressant le fait que les chercheurs aient aussi mesuré la présence d'une forte concentration d'a-synucléine chez des patients qui ont des signes précurseurs de la maladie de Parkinson, notamment un affaiblissement de l'odoratodorat, sans que celle-ci soit encore avérée.