Lorsque les différents vaccins ont été disponibles pour la population, des questions se sont posées pour les personnes qui avaient déjà été infectées par le SARS-CoV-2. Faut-il se vacciner ? Combien de temps après l'infection ? Une ou deux doses ? Une récente étude de cohorte prospective parue dans The Lancet Microbe apporte des pistes de réponse sur l'effet d'une dose de vaccin sur les marqueurs de l'immunité de ces individus.
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Nous savons qu'une infection à SARS-CoV-2 influence la réponse immunitaireréponse immunitaire induite par la vaccination. Mais dans quelle mesure ? Pour répondre à cette question, des chercheurs travaillant dans quatre hôpitaux britanniques (Oxford, Liverpool, Newcastle, Sheffield) ont réalisé un suivi de 289 professionnels de santé. Ces derniers étaient 119 à ne pas avoir été infectés par le SARS-CoV-2 auparavant et 145 à avoir connu la présence du virus dans leur organisme. Ils ont tous reçu une dose du vaccin BNT162b2 de Pfizer. Les scientifiques ont aussi suivi 25 autres professionnels de santé qui n'avaient jamais été infectés par le SARS-CoV-2 ayant reçu deux doses de vaccin. L'objectif de cette étude était d'évaluer les différences au niveau des lymphocytes TT et des anticorps contre la protéineprotéine Spike entre les anciens infectés et les autres.
Un effet « boost » du vaccin après l'infection
Le suivi a eu lieu entre décembre 2020 et février 2021. Des échantillons de sang ont été prélevés chez les participants avant et après la vaccination. Le temps moyen écoulé après l'infection à SARS-CoV-2 chez les professionnels de santé qui avaient déjà été infectés était de 268 jours. Vingt-huit jours après la vaccination des participants, les taux de lymphocytes T étaient d'un même ordre de grandeurordre de grandeur entre les anciens infectés ayant reçu une dose et les non-infectés ayant reçu deux doses. Quant aux anticorps contre la protéine Spike, ils étaient bien plus nombreux chez les anciens infectés (270.373 unités d'anticorps par millilitre de sang) que chez les non-infectés ayant reçu une dose (35.001 unités d'anticorps par millilitre de sang) ou deux doses (180.904 unités d'anti-corps par millilitre de sang).
Des limites inhérentes au design de l'étude
Néanmoins, il faut analyser ces résultats avec précaution et cerner ce qu'ils ne disent pas. Premièrement, l'échantillon de l'étude est faible et il est composé majoritairement de femmes jeunes en bonne santé. Impossible donc d'extrapoler les résultats obtenus chez d'autres échantillons, notamment les personnes âgées, les hommes et les personnes ayant des comorbiditéscomorbidités. Deuxièmement, ces résultats émanent d'une étude d'observation. Bien qu'elle soit prospective et soit prémunie contre certains biais comme celui de la causalité inverse, elle n'est pas immunisée (assez cocasse pour une étude mesurant les marqueurs de l'immunitéimmunité) contre d'éventuels facteurs de confusion. Troisièmement, ces résultats ne concernent que des critères biologiques et étant donné le manque de données concernant le lien de corrélation entre les différents marqueurs de l'immunité et les évènements cliniques, cette étude ne peut en aucun cas conclure qu'une dose est suffisante pour protéger des formes graves chez les personnes déjà infectées. Enfin, étant donné la période à laquelle a été réalisée l'étude, ces résultats ne s'appliquent pas aux variants qui circulent actuellement.