Vous avez eu la Covid-19 avec des symptômes et vous souhaitez reprendre une activité physique ? On vous dit comment faire dans cet article.
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Dans un récent article publié dans le British Medical Journal, deux chercheurs universitaires en soins primaires, un consultant en médecine du sport et de l'exercice et maître de conférencesmaître de conférences honoraire en soins primaires et santé publique, un physiothérapeute militaire et chercheur en réadaptation traumatologique complexe, un professeur de soins primaires et de santé publique, et un professeur de biodynamie musculosquelettique donnent des pistes basées sur la littérature scientifique pour reprendre le sport en toute sérénité et sécurité après avoir souffert de la Covid-19. Leur publication s'adresse principalement aux médecins pour la prise en charge de leurs patients. Si vous êtes Covid-long, cet article ne vous concerne malheureusement pas.
Les risques du sport après la Covid-19
La Covid-19 peut engendrer des complications sérieuses, notamment des lésions cardiaques, des embolies pulmonaires et des désordres psychologiques. Dès lors, les capacités physiquesphysiques s'en retrouvent atteintes. Pour les lésions les plus graves, elles n'ont été observées que chez des patients hospitalisés, et leur prévalence au sein des personnes qui ont eu une forme modérée de la maladie reste inconnue. Le principal risque est d'aggraver les lésions ou les symptômes par une reprise trop précoce ou trop intense du sport. Une consultation chez votre médecin s'impose alors.
Comment savoir si un patient peut reprendre l'activité physique ?
Les données sont encore limitées à ce sujet et émanent surtout de consensus réalisés sur la base d'avis d'experts. Plusieurs choses sont recommandées par les sociétés savantes de plusieurs pays comme une consultation médicale avec un médecin du sportmédecin du sport, la réalisation d'examens médicaux comme des échocardiographies, et des tests de la fonction pulmonaire. Ensuite, il revient au médecin et au patient de discuter de la solution optimisée à adopter. Il n'en existe pas de parfaite. C'est une balance bénéfice-risque qui doit s'opérer sur le plan individuel.
Néanmoins, les auteurs suggèrent une approche par risque stratifiéstratifié. Premièrement, il faut savoir si les lésions du patient l'ont conduit à se faire hospitaliser. Si c'est le cas, il va certainement devoir suivre des séances de rééducation. Dans le cas inverse, il faut savoir si le patient a eu des symptômes cardiaques durant sa maladie (douleur thoracique, palpitations, difficulté respiratoire ou syncope). Dans ce cas, une consultation chez un cardiologuecardiologue et des examens spécialisés sont fortement recommandés. Si le cardiologue décèle une myocardite, une période de trois à six mois de restriction d'activité physique est recommandée avec des réévaluations fréquentes de l'état de santé. Sinon, il faut tenter de déceler si le patient souffre de symptômes psychologiques qui s'apparentent à un syndromesyndrome post-traumatique. Dans cette hypothèse, une consultation chez un psychologue doit être envisagée et des thérapiesthérapies appropriées doivent être proposées au patient. Sinon, il faut faire la liste de tous les autres types de symptômes potentiels dont le patient a pu souffrir (digestifs, rhumatologiques, etc.) et adapter la rééducation en conséquence. Enfin, si le patient n'a rien eu de tout cela et que ses symptômes ont disparu depuis au moins sept jours, la phase de retour à l'activité physique peut être entamée.
Les phases de retour à l'activité physique
Chaque phase doit durer au minimum une semaine et consiste à progressivement augmenter l'intensité et la duréedurée des activités. Au cours de chaque phase, des évaluations de la progression sont réalisées afin de savoir si l'on peut ou non passer à la phase suivante.
Dans la première phase, il faut commencer par des efforts relativement peu soutenus (exercices respiratoires, étirements, marche, etc.). Au cours de la deuxième phase, de la marche un peu plus rapide et des exercices de type yoga peuvent être envisagés. C'est à la phase trois que l'on peut recommencer à faire des exercices aérobiesaérobies et de la force physique. La quatrième phase est sensiblement identique à la précédente en y ajoutant des exercices pour évaluer la bonne coordination des mouvementsmouvements. Enfin, la phase cinq consiste au retour à l'activité physique habituelle du patient avant la maladie.
Comment guider le patient dans sa reprise du sport ?
Les auteurs le disent clairement : « Il n'y a pas de moyen clair et fondé sur des données probantes pour guider le retour à l'activité physique, mais une approche prudente est qu'elle devrait être graduelle, individualisée et basée sur la tolérance subjective de l'activité. » Une approche de type « interroger, évaluer et conseiller » semble être la plus judicieuse à adopter.