Une récente étude prospective et exploratoire apporte des éléments de preuves qui suggèrent que le vaccin engendre bien une réponse immunitaire chez les femmes enceintes et allaitantes, une sous-population exclue des essais cliniques de phase 3.
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Plusieurs études épidémiologiques ont mis en évidence que les femmes enceintes ou allaitantes étaient plus à risque d'être admises en unité de soins intensifs que les femmes du même âge qui ne sont pas enceintes ou n'allaitent pas. D'autres études ont également conclu à un risque plus élevé de naissance prématurée chez les femmes enceintes infectées par la Covid-19 que chez les femmes enceintes en bonne santé.
Ce sous-groupe de la population a été exclu des essais cliniques de phase 3 qui avaient pour but d'évaluer la tolérabilité et l'efficacité des différents vaccins contre la Covid-19. Grâce à leur très grande efficacité et à leur fiabilité dans les autres tranches de la population, il n'y avait aucune raison de ne pas recommander les vaccins disponibles aux femmes enceintes. Les recommandations sanitaires ont donc été émises en ce sens. Une récente étude prospective et exploratoire, publiée dans le Journal of American Medicine Association (Jama), a mesuré les marqueurs de la réponse immunitaireréponse immunitaire cellulaire et humorale chez les femmes enceintes.
Une réaction immunitaire classique chez les femmes enceintes de l'échantillon
L'échantillon de cette étude était composé de 30 femmes enceintes, 16 femmes allaitantes et 57 femmes qui ne répondaient pas à ces deux critères, vaccinées par un vaccin à ARN messager. Des analyses sanguines pour évaluer leurs réponses immunitaires respectives ont été effectuées. D'autres mesures ont également été réalisées chez 28 femmes (dont 22 étaient enceintes) non vaccinées et contaminées par le SARS-CoV-2. L'ensemble des anticorps que l'on s'attend à voir se former sont bien présents chez les femmes vaccinées, dans le sang du placentaplacenta et du cordon ombilicalcordon ombilical et également dans le lait maternellait maternel.
Pas de conclusion tranchée possible pour le moment
Plusieurs limites font que cette étude est décrite comme étant descriptive et exploratoire : la taille de l'échantillon, l'absence de données en matièrematière de lien entre l'immunogénicitéimmunogénicité et la protection contre le SARS-CoV-2, son caractère observationnel qui empêche toute inférence causale et l'absence de suivi sur le long terme qui empêche d'extrapoler sur la durée de l'immunité engendrée par la vaccination. Néanmoins, c'est une bonne nouvelle de constater que les femmes enceintes semblent réagir normalement à la vaccinationvaccination.