De nouveaux chiffres venant de Chine suggèrent que quatre patients sur cinq pourraient finalement être asymptomatiques, mais rien ne permet encore de généraliser ces résultats à la pandémie.


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    Selon un article d'actualité, qui n'est donc pas une étude scientifique, paru le 2 avril 2020 dans le British Medical Journal (BMJ), les nouvelles infections en Chine révèlent une tendance inquiétante : quatre personnes sur cinq seraient infectées par le SARS-CoV-2 sans développer de symptômes. L'échantillon est trop faible pour pouvoir conclure, mais si cela se confirme, il faudra d'urgence tester la population mondiale pour endiguer les chaînes de contamination. 

    78 % des nouveaux cas sans symptômes 

    C'est ce que révèlent des chiffres communiqués par le gouvernement chinois. Sur 166 nouvelles personnes testées positives au SARS-CoV-2, 36 seulement ont développé des symptômes. Mais il faut prendre ces chiffres avec la plus grande précaution. En effet, « l'échantillon est petit et plus de données seront disponibles par la suite. De plus, on ne sait pas exactement comment ces cas ont été identifiés. Mais supposons simplement qu'elles sont généralisables. Et même s'ils sont juste 10 %, cela suggère que le virusvirus est partout. Si - et j'insiste, si - les résultats sont représentatifs, alors nous devons nous demander : Pourquoi diable allons-nous nous enfermer ? » explique Tom Jefferson, épidémiologiste et chercheur honoraire au Center for Evidence-Based Medicine de l'université d'Oxford. Jefferson a même déclaré qu'il était fort probable que le virus circule depuis plus longtemps qu'on ne le pense généralement et que de larges pans de la population ont déjà été exposés.

    Notons que cette découverte préliminaire est en contradiction avec un rapport de l'Organisation mondiale de la SantéOrganisation mondiale de la Santé (OMS) de février qui était basé sur les données chinoises concernant la pandémiepandémie. Il y est écrit que « la proportion d'infections véritablement asymptomatiques n'est pas claire mais semble relativement rare et ne semble pas être un moteur majeur de transmission ».

    De récentes études italiennes semblent aller dans le sens des données chinoises. Sergio Romagnani, professeur d'immunologie clinique à l'université de Florence a dirigé une expérience qui a montré dans un village complètement isolé d'environ 3.000 personnes, dans le nord de l'Italie, que le nombre de personnes présentant des symptômes de Covid-19Covid-19 a chuté de plus de 90 % en 10 jours en isolant les personnes symptomatiques et asymptomatiques.

    Dans un récent article du Center for Evidence-Based Medicine, Jefferson conclut ainsi « Il ne fait aucun doute que SARS-CoV-2 peut être beaucoup plus largement distribué que certains ne le pensent. Le confinement va engendrer des conséquences économiques lourdes. De plus, il est peu probable à ce stade de ralentir ou d'arrêter la circulation virale alors que le génie est sorti de la bouteille. »

    « <em>Il est très probable que le virus circule depuis plus longtemps qu'on ne le pense.</em> » © Kzenon, Adobe Stock
    « Il est très probable que le virus circule depuis plus longtemps qu'on ne le pense. » © Kzenon, Adobe Stock

    La future crise économique pose question

    Sommes-nous prêts à payer les dégâts des conséquences économiques d'un confinement prolongé ? En Afrique, où certaines mesures de confinement ont été prises dans quelques pays, les conséquences économiques se voient déjà. Le « Pochvid-20 », sous-entendu, la pauvreté colossale exacerbée par les mesures de confinement pourrait tuer davantage que le Covid-19, selon un article de Courrier International. En effet, dans ces pays, pas de Sécurité sociale, pas d'indemnités de chômage, pas d'aides. Les citoyens sont livrés à eux-mêmes et n'ont souvent aucune épargne.