Quelques semaines après être devenu le premier patient vivant à avoir reçu un rein de porc génétiquement modifié, Richard Slayman s'est finalement éteint à l'âge de 62 ans. Un décès a priori sans lien avec la greffe, précise le Massachussetts General Hospital, qui a salué la volonté du patient ayant permis cet exploit médical.
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Il était un des grands espoirs de la xénogreffe pour des millions de personnes dans le monde : presque deux mois après avoir été marqué l'histoire de la médecine en devenant le premier patient greffé d'un rein de porc génétiquement modifié, Richard « Rick » Slayman est finalement décédé à l'âge de 62 ans. « Rien n'indique qu'il s'agisse d'une conséquence de sa récente transplantation », a toutefois précisé le Massachusetts General Hospital dans un communiqué. Ce cas avait marqué une avancée majeure dans le domaine de la xénotransplantation, qui vise à utiliser des organes d'animaux pour les transplanter chez l'Homme.
Une opération historique
Le rein de porc utilisé avait été génétiquement modifié afin d'éliminer les gènes porcins potentiellement nocifs et d'ajouter des gènes humains, réduisant ainsi le risque de rejet de l'organe. L'exploit avait été rendu possible grâce à l'emploi de CRISPR-Cas9CRISPR-Cas9, des « ciseaux génétiques » permettant de cibler des gènes spécifiques à modifier dans le génome du porc donneur.
« M. Slayman sera à jamais considéré comme une lueur d'espoir pour d'innombrables patients transplantés dans le monde entier et nous lui sommes profondément reconnaissants de sa confiance et de sa volonté de faire progresser le domaine de la xénotransplantation », a salué l'hôpital. En France, ils sont plus de 18 000 patients en insuffisance rénale sévère à attendre un nouveau rein, et 500 meurent tous les ans, faute d'organe disponible.
Révolutionnaire : un rein de porc a été greffé avec succès sur un humain !
Article de Stéphanie le GuillouStéphanie le Guillou, publié le 28 mars 2024
Le Massachusetts General Hospital (MGH) a récemment accompli une avancée médicale remarquable en réalisant la première transplantation réussie d'un rein de porc génétiquement modifié chez un patient humain, marquant une nouvelle ère dans le domaine de la transplantation et offrant un nouvel espoir aux personnes souffrant d'insuffisance rénale.
Alors que la pénurie d'organes disponibles pour transplantation est un problème majeur, le Massachusetts General Hospital a franchi un pas monumental en annonçant la première transplantation réussie d'un rein de porc génétiquement modifié chez un patient humain. Cette intervention chirurgicale, qui a eu lieu le 16 mars et a duré quatre heures, ouvre de nouvelles perspectives pour augmenter le nombre d'organes disponibles, réduisant ainsi l'attente pour les patients.
Une innovation médicale révolutionnaire
Préalablement à la greffegreffe, le rein porcin a été modifié génétiquement pour améliorer sa compatibilitécompatibilité avec l'organisme humain. La modification génétiquegénétique a été réalisée grâce à la technologie CRISPR-Cas9, permettant d'éliminer les gènes porcins susceptibles de causer un rejet et d'intégrer des gènes humains favorisant l'acceptation de l'organe.
La transplantation a eu lieu chez un patient souffrant de diabètediabète de type 2 et d'hypertensionhypertension. Il avait déjà été greffé une première fois avec un rein humain ; le greffongreffon a tenu cinq ans. Le succès de cette transplantation est le couronnement de décennies de recherche et d'innovation dans le domaine de la xénotransplantation, ou transplantation entre espècesespèces différentes. Cette avancée pourrait significativement réduire le temps d'attente pour les patients nécessitant une transplantation rénale, en offrant une alternative viable à la pénurie d'organes humains. Actuellement, aux États-Unis, plus de 100 000 personnes sont en attente d'un organe, et chaque jour, 17 personnes perdent la vie faute de transplantation disponible.
Des médecins réussissent une xénogreffe expérimentale de rein de cochon sur un humain
Article de Julie KernJulie Kern, publié le 17 août 2023
C'est une première mondiale : un rein de cochon génétiquement modifié a fonctionné normalement et sans provoquer de rejet dans une expérience sur un humain. Un pas de plus vers les xénogreffesxénogreffes, un rêve de longue date pour les médecins qui espèrent répondre ainsi à la pénurie d'organes.
Les reins sont parmi les organes les plus fréquemment greffés par les médecins. En 2022, 3 376 personnes ont reçu une greffe de rein en France sur un total de 5 494 greffés, tous organes confondus. Malgré tout, cela ne suffit pas à satisfaire la demande de greffons rénaux et on estime que 40 % des personnes sur liste d'attente sont effectivement greffées entre un à trois ans après leur inscription ; c'est 15 % après cinq ans d'attente.
Pour faire face à cette pénurie d'organe, certains scientifiques travaillent sur les xénogreffes, la greffe d'organe d'origine animale sur un humain. En octobre 2021, des médecins américains ont réalisé la première xénogreffe d'un rein de cochon sur un humain. Aujourd'hui, des médecins de l'université de l'Alabama viennent de réitérer l'expérience et publient les détails dans Jama Surgery.
Une xénogreffe réussie
Un homme de 50 ans, en état de mort cérébralemort cérébrale, a été greffé avec deux reins de cochon génétiquement modifiés sur lesquels 10 gènes ont été knock-off ou knock-down pour les rendre plus compatibles avec l'organisme humain et limiter les risques de rejet. Après la xénogreffe, les reins de porc ont produit plusieurs litres d'urine et sont parvenus à filtrer la créatinecréatine, un déchetdéchet métabolique produit par les muscles. Ces deux paramètres suggèrent que les deux reins greffés remplissent parfaitement leurs fonctions.
Pour l'instant, les xénogreffes de rein réussies se comptent sur le doigt de la main et il n'est pas encore certains qu'elles soient sûres et efficaces pour la population générale et réalisables aussi facilement qu'une greffe classique.
Première mondiale d'une xénogreffe du rein d'un cochon sur un humain
Article publié 24 octobre 2021 par Céline DeluzarcheCéline Deluzarche
C'est une première mondiale : un rein de cochon génétiquement modifié a fonctionné normalement et sans provoquer de rejet dans une expérience sur un humain. Un pas de plus vers les xénogreffes, un rêve de longue date pour les médecins qui espèrent répondre ainsi à la pénurie d'organes.
Un rein de cochon a été rattaché à une patiente récemment décédée et dont la famille avait donné son accord. Le rein a réussi à fonctionner durant trois jours, assurant parfaitement ses fonctions de filtre et de production d'urine, et sans provoquer de rejet, a annoncé le 20 octobre l'équipe du professeur Robert Montgomery qui a mené l'opération, au centre Langone Health, à New York.
Le rein a été prélevé sur un cochon génétiquement modifié pour éliminer un gène produisant l'alphagal, un sucresucre non présent chez l'humain et qui entraîne habituellement le rejet des greffesrejet des greffes animales. Produit par l'entreprise United Therapeutics, ce cochon avait été approuvé en décembre 2020 par la Food and Drug AdministrationFood and Drug Administration (FDA). Durant trois jours, le rein a été rattaché aux vaisseaux sanguins et maintenu en état de fonctionnement à l'extérieur du corps. « Le taux de créatininecréatinine de la patiente a retrouvé son niveau normal immédiatement après la greffe, ce qui montre que le rein assurait bien ses fonctions, assure le professeur Robert Montgomery. Cela a donné des résultats encore meilleurs qu'avec certains reins humains de personnes décédées ».
Douze personnes meurent chaque jour aux États-Unis en attente d’un rein
« Plus de la moitié des patients dialysés voient leur état se dégrader fortement ou meurent avant de pouvoir être greffés », témoigne Robert Montgomery, lui-même récemment greffé d'un cœur. « Je sais ce que c'est d'être dans l'incertitude de savoir quand un organe sera disponible ». Aux États-Unis, 90.000 personnes sont en attente d'une greffe de rein et chaque jour, douze meurent faute d'en avoir reçu un à temps. Cette expérience pourrait mener à des vraies greffes chez des patients en stade avancé de déficience rénale « d'ici un ou deux ans », avance Robert Montgomery.
40 ans d’avancées dans les xénogreffes
Les xénogreffes (greffes entre espèces différentes) sont un vieux rêve de médecins, qui espèrent élever des animaux comme « réservoirs d'organes ». Le premier vrai essai a eu lieu en 1984, où un bébé surnommé « Baby Fae » avait survécu 21 jours avec un cœur de babouin. Depuis, les recherches se sont développées et les médecins se sont davantage orientés vers le porc ; ce dernier étant facile à élever, avec une croissance rapide et des organes de taille similaire à ceux de l'humain. De plus, son utilisation comme « réservoir » suscite moins de questions éthiques qu'avec des primatesprimates par exemple.
Des valves cardiaques, des tendons, des morceaux de peau ou des rétinesrétines de porc sont d'ailleurs déjà utilisés comme greffons temporaires ou définitifs chez des humains. Mais l'opération d'aujourd'hui démontre que des organes entiers peuvent être greffés avec succès, ce qui pourrait ouvrir la voie à d'autres types de greffes. En 2018, un babouin avait ainsi survécu six mois avec un cœur de cochon.
Il reste malgré tout encore de nombreuses incertitudes quant à cette technique (dont les détails n'ont pas encore été publiés). Il va d'abord falloir s'assurer que la greffe est viable dans la duréedurée. Certains craignent aussi que les xénogreffes puissent favoriser le passage de virusvirus du porc chez l'humain. Mais, pour Robert Montgomery, le risque est moindre que de laisser des patients en attente de greffe mourir ou de voir leur état de santé se dégrader rapidement.
Des organes de porc génétiquement modifiés pour la transplantation
Article de ADIT BE Allemagne publié le 16/08/2005
La greffe est pour beaucoup de maladies terminales des organes le seul moyen de survie. Cependant, il n'y a mondialement pas assez de donneurs d'organe. Une alternative est la xénogreffe, c'est-à-dire l'utilisation d'organes et de tissus animaux pour sauver des patients humains.
Pour toutes les greffes mais en particulier pour ce type de greffe, les réactions immunitaires sont à redouter. "La greffe d'organe de porc chez les primates provoquant une cascade complexe de mécanismes de rejets", rapporte le Prof. Dr. Wolf, "on ne pourra surmonter ce phénomène à long terme que grâce à une modification génétique des porcs donneurs".
L'équipe du Prof. Dr. Eckhard Wolf et du Dr. Regina Klose à Munich est parvenue à élever un porc TRAIL génétiquement modifié dont les organes sont à priori à l'abri des défenses immunitaires humaines. Ce porc TRAIL présente comme marqueur à la surface de ses cellules la protéineprotéine humaine "TNF alpha-related apoptosis-inducing ligandligand". Elles sont ainsi protégées in vitroin vitro contre les cellules du système immunitairesystème immunitaire humain. Des études supplémentaires devront montrer si ce mécanisme fonctionne également dans des animaux vivants. Il faudra sûrement pour cela combiner différentes modifications génétiques des porcs donneurs.