En France, 17 % des adultes sont obèses, soit plus de 8 millions de personnes. À cela s’ajoute 30 % d’individus en surpoids. Ce qui signifie que près d’un adulte français sur deux est soit en surpoids, soit obèse. Les travaux d’une étude récente montrent que le surpoids et l’obésité seraient encore plus dangereux pour notre santé que ce que l’on pensait jusqu’à présent.
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Aujourd'hui, on considère que le surpoids est mortel uniquement s'il est sévère voire très sévère. Une équipe de recherche a fait le postulatpostulat suivant : les estimations de mortalité selon l'IMC (Indice de Masse Corporelle) sont biaisées. D'une part, dans les catégories de personnes à IMC élevé, il y a une partie de ces individus qui a eu une prise de poids très récente. Ce qui signifie que leur survie est surestimée.
D'autre part, dans les catégories de personnes à IMC bas, il y a une partie de ces individus qui a eu une perte de poids récente. Ce qui signifie que leur survie est sous-estimée. Les auteurs ont décidé de reprendre des données existantes et de les retravailler avec une autre méthode statistique. Leurs travaux ont été publiés dans la revue Population studies.
Comment les données ont-elles été traitées ?
Dans cette étude, 17 784 cas dont 4 468 décès ont pu être analysés. Les individus étaient tous adultes, âgés de 45 à 85 ans et résidaient aux États-Unis. Neuf niveaux d'IMC ont été définis et les variations d'IMC dans le temps ont été prises en compte, c'est-à-dire qu'une personne peut avoir un IMC normal pendant un temps de sa vie, puis un IMC trop élevé quelques années plus tard ou inversement.
Environ 20 % des personnes étiquetées IMC sain étaient dans la catégorie IMC surpoids ou obèse au cours des années précédentes. Ce sous-groupe avait bel et bien un risque de mortalité plus important par rapport aux personnes ayant eu un IMC sain tout au long de leur vie. Ce sous-groupe a donc participé à surestimer la survie des personnes obèses ou en surpoids et à sous-estimer la survie des personnes avec un IMC sain. C'est l'association IMC-mortalité, prenant en compte les variations dans le temps, qui a été testée par les modèles de survie de Cox. Ainsi, les auteurs ont pu prouver que les deux biais cités plus haut étaient bien réels dans l'association IMC-mortalité.
Le surpoids et l’obésité, très liés à la mortalité
Plus intéressant encore, ils ont pu montrer que l'association obésitéobésité-mortalité était forte à tous les âges. Ce qui signifie que les conséquences du surpoids sur la mortalité des individus ont jusqu'à présent été sous-estimées, notamment pour les personnes âgées. En particulier, l'analyse a mis en évidence qu'un décès sur six aux États-Unis est lié au surpoids ou à l'obésité.