Si certains pays comme la Slovénie ont mis un énorme coup de frein sur l'utilisation de pesticides, d'autres, comme les États-Unis, paient le prix fort de leur usage peu régulé, voire complètement libre... En témoignent ces chercheurs, qui ont mis au jour un chiffre glaçant.


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    Plus de 1 300 nouveau-nés sont décédés à cause du réchauffement climatique et des activités humaines aux États-Unis. Un bilan très lourd dévoilé par des chercheurs de l'université de Chicago dans la revue Science. À l'origine du drame : la disparition massive des chauves-sourischauves-souris, causée par le syndrome du nez blanc (WNS), alors que le petit mammifèremammifère joue un rôle crucial dans le contrôle biologique des insectesinsectes nuisibles. Une épizootieépizootie qui a poussé les agriculteurs à augmenter de 31,1 % l'utilisation de pesticides toxiques. Conséquence, le taux de mortalité infantile a augmenté de 7,9 % dans les régions affectées, avec un total de 1 334 décès supplémentaires.

    Au départ de cette étude, l'apparition soudaine du WNS aux États-Unis, qui a poussé les scientifiques à comparer les données des comtés avant et après que la maladie a décimé les populations de chauves-souris. Pour cela, ils ont utilisé des outils statistiques précis qui leur ont permis non seulement de s'assurer que la diminution des chauves-souris était bien à l'origine de l'augmentation de l'utilisation des pesticidespesticides, mais qu'elle était également liée à l'augmentation de la mortalité infantile.

    « Lorsque les chauves-souris ne sont plus là pour lutter contre les insectes, le coût pour la société est très élevé, alors que le coût de la conservation des populations de chauves-souris est bien plus faible », dénonce Eyal Frank, un économiste écologique à l'université de Chicago et auteur principal de l'étude dans les colonnes de Sciencealert.

    Des services écologiques irremplaçables 

    Le chiffre sur la mortalité infantile, tout effrayant soit-il, pourrait bien n'être que le début d'une série noire. Les chauves-souris sont actuellement en grave danger, confrontées non seulement au WNS mais aussi à la perte de leur habitat, aux changements climatiques, ou encore aux impacts de l'énergie éolienneénergie éolienne.

    Le WNS est causé par un champignonchampignon invasifinvasif, Pseudogymnoascus destructans, qui aurait été introduit accidentellement en Amérique du Nord, probablement à partir d'Europe, par le biais des activités humaines. Ce syndrome affecte environ 12 espècesespèces de chauves-souris aux États-Unis, et continue de se propager, avec des taux de mortalité pouvant atteindre 99 % dans certaines colonies. Un drame silencieux aux répercussions explosives sur les écosystèmes et la santé humaine en raison des services écologiques indispensables que ces animaux fournissent.

    Il s'agit donc, désormais, de renforcer urgemment les efforts de conservation pour protéger les chauves-souris et surveiller de près les niveaux de pesticides dans les régions agricoles. Les chercheurs souhaitent également que davantage de financements soient investis dans la recherche sur les effets de la pollution chimiquepollution chimique et les interactions entre biodiversitébiodiversité et bien-être humain. Leur étude coup de poing mettra, espérons-le, un coup de pied dans la fourmilière très attendu et mènera à des décisions politiques ambitieuses afin de sauver, à terme, de nombreuses vies.