Si les médicaments ont des effets secondaires, c’est aussi le cas des « remèdes » dits naturels, tels que les herbes médicinales. Et le cas du kratom inquiète de plus en plus les autorités sanitaires.


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    De plus en plus d'Américains utilisent des herbes médicinales. Ces pratiques font écho à l'adversité que subit la médecine moderne de nos jours. Parmi ces dernières, le kratom, une plante qui pousse en Asie du Sud-Est et qui est connue pour ses effets opiacés. Dans sa région d'origine, le kratom est régulièrement mâché par des ouvriers en quête d'un effet anesthésiantanesthésiant ou stimulant. Ailleurs, il est consommé sous forme d'infusion ou de pâte. Sa consommation sous forme de cigarette est très marginale.

    En Asie du Sud-Est, le kratom est mâché. Les chercheurs s'interrogent sur les nombreux effets secondaires que sa consommation entraîne. © ninoninos, Fotolia 
    En Asie du Sud-Est, le kratom est mâché. Les chercheurs s'interrogent sur les nombreux effets secondaires que sa consommation entraîne. © ninoninos, Fotolia 

    Des effets secondaires inquiétants 

    Dans une étude rétrospective conduite par des chercheurs américains, il semblerait que l'exposition à cette substance entraîne de nombreux effets secondaires tels que l'agitation (18,6 %), la tachycardie (16,9 %), la somnolence (13,6 %), des vomissements (11,2 %) et de la confusion (8,1 %).

    Concernant les effets plus graves, on remarque des crises convulsives (6,1 %), du sevrage (6,1 %), des hallucinations (4,8 %), de la dépression respiratoire (2,8 %), le coma (2,3 %) et des arrêts cardiaques ou respiratoires (0,6 %). Bien sûr cette étude n'aboutit pas à une relation causale de par son caractère rétrospectif mais il y a matièrematière à s'inquiéter quand on sait que sur les 2.312 cas étudiés, 935 consommaient uniquement du kratom comme médication.

    Bien qu'il ne soit pas aussi puissant que certains autres opioïdes d'ordonnance, le kratom agit toujours comme un opioïde dans le corps. À plus forte dose, il peut provoquer un ralentissement de la respiration et une sédation, ce qui signifie que les patients peuvent développer la même toxicitétoxicité qu'en utilisant un autre produit opioïde. Il aurait également provoqué des convulsionsconvulsions et une toxicité hépatique. Le kratom peut jouer un rôle dans le traitement de la douleurdouleur et des troubles liés à l'utilisation d'opioïdes, mais des recherches supplémentaires sont nécessaires sur son innocuité et son efficacité. « Nos résultats suggèrent qu'il ne devrait pas être disponible sous forme de supplément à base de plantes », prévient l'auteur principal de l'étude William Eggleston.

    Voilà la réelle différence entre un vrai médicament et un « remède naturel ». Chez le premier, on a étudié la balance bénéfices/risques. Chez l'autre, non.