Un médicament couramment prescrit aux personnes de plus de 50 ans pourrait avoir un effet inattendu sur leur santé mentale. Une étude suédoise récente soulève des inquiétudes quant à l'utilisation des bêtabloquants après un infarctus. Ces médicaments, censés protéger le cœur, pourraient-ils en réalité assombrir l'humeur de certains patients ?
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La frontière entre santé physiquephysique et mentale est souvent plus mince qu'on ne le pense. Une découverte récente vient nous le rappeler, mettant en lumièrelumière un lien potentiel entre un traitement cardiaque courant et le risque de dépression. Cette étude, menée en Suède il y a plus d'un an, soulève des questions importantes sur l'utilisation des bêtabloquantsbêtabloquants, particulièrement chez les personnes ayant subi un infarctus.
Les bêtabloquants : un traitement à double tranchant ?
Les bêtabloquants sont des médicaments largement prescrits en cardiologie, notamment après 50 ans. Leur rôle principal est de ralentir les contractions du cœur, ce qui dans les faits un allié précieux dans la préventionprévention de complications cardiaques telles que :
Parmi les bêtabloquants les plus connus, on trouve des noms comme Corgard©, Trandate©, Artex©, Timacor© ou encore Visken©. Mais, une étude menée entre 2018 et 2023 sur 806 patients ayant subi un infarctus vient jeter un nouvel éclairage sur ces médicaments.
Une étude révélatrice sur les effets secondaires méconnus
L'étude suédoise, publiée dans l'European Heart Journal, a mis en évidence un lien potentiel entre la prise de bêtabloquants et l'apparition de symptômes dépressifs. Le Dr Philip Leissner, principal auteur de l'étude, affirme : « Nous avons constaté que les médicaments entraînaient des symptômes de dépression légèrement plus élevés chez les patients qui avaient eu une crise cardiaquecrise cardiaque ».
Les chercheurs ont utilisé l'échelle HADS (Hospital Anxiety and Depression Scale) pour évaluer les symptômes d'anxiété et de dépression à trois moments clés :
- juste après l'hospitalisation pour infarctus ;
- entre 6 et 10 semaines après l'infarctus ;
- entre 12 et 14 mois après l'infarctus.
Cette approche méthodique a permis de suivre l'évolution des symptômes et de mesurer l'impact du traitement, en tenant compte de variables telles que l'âge, le sexe et les antécédents médicaux.
Dépression : un mal sournois aux multiples facettes
La dépression, bien plus qu'un simple « coup de blues », est un trouble de l'humeur qui peut avoir des répercussions profondes sur la vie quotidienne. Elle se caractérise par :
Symptômes psychologiques | Symptômes physiques |
Tristesse persistante | Fatigue intense |
Perte d'intérêt et de plaisir | Troubles du sommeil |
Pensées négatives récurrentes | Changements d'appétit |
Sans prise en charge adéquate, la dépression peut persister pendant des semaines, des mois, voire des années. Dans les cas les plus graves, elle peut même conduire à des pensées suicidaires. Les origines de la dépression sont multiples, allant des facteurs biologiques aux événements de vie stressants. L'étude suédoise suggère maintenant que certains médicaments, comme les bêtabloquants, pourraient également jouer un rôle dans son développement.
Vers une approche plus personnalisée des traitements cardiaques
Face à ces découvertes, le Dr Leissner souligne l'importance d'une approche plus nuancée dans la prescription des bêtabloquants : « Certains patients semblent plus à risque de dépression. Si le médicament n'a aucun effet sur le cœur, ils le prennent alors inutilement et risquent de devenir dépressifs ».
Cette mise en garde invite à une réflexion plus large sur l'équilibre entre bénéfices et risques dans les traitements médicaux. Pour les personnes de plus de 50 ans, souvent ciblées par ces prescriptions, il devient vital d'être attentif à tout changement d'humeur lors de la prise de bêtabloquants.
Bien que l'augmentation des symptômes dépressifs soit qualifiée de « légère », ces résultats appellent à une vigilance accrue. Patients et médecins doivent collaborer étroitement pour surveiller l'évolution de l'état mental, tout en maintenant la protection cardiaque nécessaire. Cette étude ouvre la voie à une médecine plus personnalisée, où chaque traitement serait adapté non seulement aux besoins physiques, mais aussi au profil psychologique unique de chaque patient.