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Les longs voyages dans l’espace ont un impact sur la colonne vertébrale. Ainsi, ils font généralement grandir les astronautesastronautes de quelques centimètres car la colonne, qui n'est plus compressée par le poids du corps, se redresse. Ce gain de taille se perd ensuite après du retour sur Terre.
Mais ces longs séjours dans la microgravitémicrogravité laissent aussi des problèmes de dos aux voyageurs de l'espace : 70 % des astronautes souffrent lors de leurs premiers jours dans l'espace et la moitié aurait des douleurs importantes à son retour. Pour Alan Hargens, un des auteurs de l'étude, « chez certains astronautes, la douleur est très sévère et dure toute la mission. Pour d'autres, elle n'est que de quelques jours ». Le risque de hernie discale des astronautes est aussi quatre fois plus élevé que dans le reste de la population.
Pour mieux comprendre ce phénomène, une étude de la NasaNasa, parue dans Spine, a suivi l'évolution des muscles paravertébraux et des disques intervertébraux de six astronautes au cours d'une mission dans la Station spatiale internationaleStation spatiale internationale (ISS). Les muscles paravertébraux connectent les vertèbres, dirigent le mouvementmouvement et aident au soutien de la colonne vertébrale. Les six astronautes de la Nasa ont passé des IRM avant et après un séjour de quatre à sept mois dans l'ISS.
Des astronautes qui arriveraient sur Mars au terme d’un long voyage risquent d’avoir bien mal au dos… © SergeyDV, Shutterstock
Des muscles vertébraux atrophiés à cause de la microgravité
Les chercheurs ont évalué la surface des muscles paravertébraux en section transversale et mis en évidence une atrophie de ces muscles après le vol dans l'espace. Un ou deux mois plus tard, les astronautes avaient récupéré les deux tiers des surfaces musculaires perdues : la récupération n'était donc pas complète après le retour sur Terre.
Quand les muscles paravertébraux situés autour de la colonne ne servent pas au soutien du corps et que les astronautes flottent dans l'espace, ces muscles s'atrophient. Ces travaux montrent donc que les problèmes de dosdos des astronautes sont liés à la perte de ces petits muscles. Bien connaître ce phénomène permettrait de trouver des moyens pour limiter les douleurs lombaires lors des missions spatiales, notamment sur Mars.
Car ces nouveaux résultats donnent aussi une bien mauvaise image de l'état dans lequel des astronautes arriveraient sur la planète Mars, s'ils doivent endurer un mal de dos important. Pour Lewis Dartnell, un chercheur en astrobiologieastrobiologie qui s'exprime dans The Guardian, aller sur la LuneLune, c'est « comme un séjour de week-end prolongé. Vous êtes bien pour prendre des photos de vos empreintes et planter des drapeaux ». Mais si vous allez sur Mars, vous risquez fort de tomber de l'échelle en descendant du vaisseau spatial, ce qui peut être fatal : « si vous vous cassez une hanche sur Mars, en fait vous êtes mort ».