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Image en microscopie électronique du nouveau coronavirus causant la pneumonie atypique (SRAS).
Depuis la fin de l'épidémie de SRAS, tous les experts prévoyaient une réapparition du virus. L'OMS avait même recommandé une vaccination contre la grippegrippe, afin d'aider à différencier plus rapidement les cas suspects. Cependant, en dehors de deux infections qui se sont produites dans des laboratoires, aucune réapparition naturelle du virus n'avait été signalée. Cela a changé le 16 décembre dernier, lorsqu'un homme de 32 ans fut hospitalisé pour une forte fièvrefièvre et des maux de tête. Le diagnostique de la pneumoniepneumonie fut établi 4 jours plus tard.
Cependant les premiers tests réalisés ne permirent pas de déterminer si le patient était porteur ou non du SRAS. Ceci en raison de résultats différents obtenus dans les divers laboratoires. Il a donc fallu attendre avant d'être en mesure d'annoncer si ce malade était ou non porteur du SRAS, ce qui n'a pas empêché heureusement, la mise immédiate du malade en quarantaine en attendant une réponse certaine.
Un laboratoire agréé par l'OMS a confirmé lundi la présence d'un coronaviruscoronavirus chez ce malade. Fait nouveau, ce virus diffère de celui qui fut responsable de la première épidémie de SRAS l'année dernière. Cela peut indiquer deux choses : soit le virus a muté, soit il existe d'autres familles de coronavirus capables de passer des animaux à l'homme et de donner les mêmes symptômessymptômes. Cela n'est guère réjouissant, d'autant que le réservoir naturel du virus demeure toujours inconnu.
D'où provient ce virus ?
La civette a été suspectée depuis longtemps comme pouvant être l'hôte naturel du virus. Le fait est que le virus a été retrouvé dans cet animal, mais la présence du virus a aussi été mise en évidence chez les chats et de nombreux animaux exotiquesexotiques. Le marché d'animaux sauvages de Canton, est suspecté d'être la cause probable du départ de la précédente épidémie. Il faut dire que les conditions sanitaires sont quasiment inexistantes et que les amateurs de viandes exotiques viennent se fournir là.
Le problème est qu'apparemment, le nouveau malade nie tout contact avec une civette ou un tel marché sauvage. L'origine de cette infection demeure donc encore totalement inconnue. Les autorités favorisent actuellement une origine animale car le virus identifié chez le malade est très proche de celui identifié chez la civette.
Mais que ce passerait-il si l'origine de ce virus était humaine ? Cela reviendrait à admettre l'existence de porteurs sains dans la population qui seraient capables de transmettre le virus. Une telle éventualité ferait immédiatement surgir à nouveau la psychosepsychose de l'infection qui s'était développée l'année dernière, et les autorités chinoises semblent décider à tout faire pour éviter cela.
Le virus du SRAS est probablement issu de la recombinaisonrecombinaison entre un coronavirus aviaire et un coronavirus de mammifèresmammifères. Il est donc plus que probable que ce virus ait gardé sa capacité à infecter un très grand nombre d'espècesespèces. Ce virus totalement nouveau est difficilement reconnu par le système immunitairesystème immunitaire.
Un abattage massif
En raison du lien supposé entre la civette et le SRAS, les autorités chinoises ont ordonné l'extermination de cet animal. Ainsi quelque 10000 spécimens doivent être tués avant la fin de la semaine. Seulement, l'OMS craint que dans cette précipitation à abattre le porteur potentiel du virus, les conditions d'abattage favorisent au contraire sa prolifération. En effet, il faut être certain que le virus éventuellement présent dans les animaux morts ne se répandra pas dans la nature, ou n'infectera pas les hommes en charge de l'abattage. Espérons que toutes les précautions seront prises. Les autorités du pays ont aussi décidé la fermeture des marchés d'animaux sauvages espérant ainsi limiter le plus possible les risques de propagation de ce nouveau variant du SRAS.
L'OMS recommande aussi de rechercher activement la véritable source du virus. En effet, se focaliser uniquement sur la civette risque de détourner l'attention d'autres candidats possibles et finalement manquer le réservoir naturel. Il n'est pas impossible en effet que la civette ne soit qu'un vecteur parmi tant d'autres du virus.
L'année dernière le coronavirus du SRAS a tué 774 personnes et infecté plus de 8000 autres à travers toute la planète.