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Voici une raison de plus de se protéger des piqûres de moustiquesmoustiques cet été : dans The Conversation, Sylvie Lecollinet, virologue à l'INRA, nous rappelle la présence probable du virus du Nil occidental en France. Le virus responsable de la fièvre du Nil occidental se transmet par la piqûre de moustiques communs en France, les Culex, et non par le moustique-tigremoustique-tigre vecteur de la dengue et du Zika.
La fièvre du Nil occidental peut toucher les humains et les équidés, mais ces animaux sont des « impasses » pour le virus : le moustique leur transmet le virus après avoir piqué des oiseaux infectés. La fièvre du Nil occidental, qui passe souvent inaperçue, provoque une sorte de « grippe estivale », avec de la fatigue, de la fièvre. Dans de rares cas, moins d'1 % des infections chez l'homme mais plus souvent chez les chevaux, la maladie touche le système nerveux central, provoquant une méningiteméningite ou une encéphaliteencéphalite.
Un climat favorable aux infections transmises par des moustiques
La maladie a été repérée en Camargue sur des chevaux dès les années 1960. En France, le virus était présent lors de deux épisodes récents : en 2015 autour d'Arles et en 2017 près de Nice. Quelques patients ont été signalés avec des symptômessymptômes grippaux. Lors de l'épizootie de 2015 en Camargue, une quarantaine de chevaux ont eu une méningo-encéphalite, dont six en sont morts ou ont été euthanasiés.
Sylvie Lecollinet craint que les infections transmises par des moustiques deviennent de plus en plus fréquentes en France : « On peut s'attendre à une augmentation des cas de fièvre du Nil occidental en France à l'avenir, comme pour d'autres pathologiespathologies transmises par les moustiques, par exemple le ChikungunyaChikungunya, la dengue, ZikaZika ou Usutu. L'émergenceémergence de ces maladies tient à la combinaison de facteurs climatiques et environnementaux, comme l'érosion de la biodiversitébiodiversité. » Pour éviter les maladies transmises par des moustiques, éliminez les eaux stagnantes près de chez vous (soucoupes de pots de fleurs, piscines à l'abandon...) et privilégiez les vêtements longs et couvrants.
Le virus du Nil occidental bientôt placé sous surveillance en France
Article de Destination Santé paru le 25 mai 2013
Consécutivement à l'infection de sept Français entre 2000 et 2010, les autorités de l'Hexagone réactivent la surveillance du virus du Nil occidental entre le 1er juin et le 31 octobre sur l'ensemble du territoire. Ce pathogènepathogène, souvent bénin, peut malgré tout être à l'origine d'épidémiesépidémies mortelles.
Le virus du Nil occidental est suivi de près en France, depuis la découverte de plusieurs cas d'infection chez des chevaux camarguais en 2000. Par ailleurs, entre 2000 et 2010, sept cas humains -- dont aucun n'a été mortel -- ont été rapportés dans le Var. Bien que la situation semble aujourd'hui sous contrôle, la surveillance est activement maintenue.
La surveillance du virus du Nil occidental a ainsi été mise en œuvre en 2000, en Camargue d'abord, puis étendue en 2003 à neuf départements du littoral méditerranéen : Alpes-Maritimes, Aude, Bouches-du-Rhône, Corse-du-Sud, Haute-Corse, Hérault, Gard, Pyrénées-Orientales et Var.
Le virus du Nil occidental suivi de près
Selon l'Institut de veille sanitaireInstitut de veille sanitaire (InVS), « ces départements sont considérés à risque de diffusiondiffusion du virus en raison de la présence des vecteurs potentiels, d'oiseaux migrateursmigrateurs et de conditions climatiques et écologiques favorables ».
Les moustiques du genre Culex sont les vecteurs du virus du Nil occidental, et transmettent le plus souvent le pathogène des oiseaux infestés à l'Homme. © J. Gathany, CDC, DP
Le dispositif de surveillance est activé chaque année du 1er juin au 31 octobre, pendant la période d'activité des vecteurs. Il comprend quatre volets : les surveillances aviaire, équine, entomologique (moustique) et humaine.
Le virus du Nil occidental est transmis à l'Homme par un moustique du genre Culex, lui-même infecté à l'occasion d'un repas de sang sur un oiseauoiseau porteur. Dans la majorité des cas, l'infection passe inaperçue. Mais lorsqu'elle n'est pas asymptomatique, la maladie se présente comme un syndromesyndrome de type grippal avec fièvre, maux de tête et courbaturescourbatures. Plus rarement (1 cas sur 100 à 150), elle entraîne des méningites ou des encéphalites potentiellement mortelles.
L’Europe en proie à une épidémie en 2010
Bien que la France reste relativement épargnée avec seulement sept cas en dix ans, en 2010, l'infection a été à l'origine d'une épidémie en Europe. Entre le 1er juin et le 16 novembre de cette même année, 987 cas humains ont été enregistrés, dont 42 mortels. Ils sont survenus dans sept pays de la région méditerranéenne : Espagne, Grèce, Hongrie, Israël, Italie, Roumanie et Turquie.
Ailleurs, la situation est bien pire. L'an dernier, les États-Unis ont déclaré 5.674 cas, dont 286 mortels. « Ces épidémies soulignent le potentiel de diffusion de ce virus, indique l'InVS. Une surveillance active et multiespèce doit être maintenue pour détecter tout phénomène épidémique. »