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Avant même l'épidémie meurtrière de Sras qui s'est déroulée en Asie entre 2002 et 2003, les scientifiques avaient prédit l'émergence d'un coronavirus mortel, de par la propension que ce genre de virus a à muter. © Fred Murphy et Sylvia Whitfield, CDC, DP
L'annonce du 23 septembre dernier a fait ressurgir de mauvais souvenirs. L'Organisation mondiale de la santéOrganisation mondiale de la santé (OMS) faisait état de l'apparition d'un nouveau coronavirus, proche du Sras, qui avait causé la mort d'un Saoudien de 60 ans en juin dernier et qui menace désormais la vie d'un Qatari de 49 ans, pris en charge à Londres, revenant lui aussi d'Arabie saoudite. Les réminiscences de l'épidémie de Sras de 2002-2003, faisant 774 victimes, sont encore dans les mémoires.
Dix ans plus tard, la situation incite à davantage d'optimisme. L'OMS travaille toujours en collaboration avec des laboratoires afin de déterminer précisément un maximum de caractéristiques du virus nommé London1_novel CoV2012. Il est trop tôt pour affirmer quoi que ce soit mais les résultats seront publiés le plus vite possible. En attendant, les premiers indices laissent penser que le risque de transmission d'un Homme à un autre est faible.
Les chauves-souris, réservoir du coronavirus ?
Puisque ce virus n'a jamais été décelé dans l'espèceespèce humaine, nos organismes ne présentent aucune immunité contre lui. S'il était contagieuxcontagieux, il aurait très probablement touché beaucoup plus que deux personnes. S'il se comporte comme ses cousins, il se transmet certainement par l'intermédiaire de gouttelettes excrétées lors de la toux ou d'éternuements. Un moyen de transmission d'ordinaire très efficace mais qui se révèle infructueux, les deux individus infectés ne s'étant pas rencontrés.
Les chauves-souris sont fortement soupçonnées d'être à l'origine de ce nouveau coronavirus apparenté au Sras. Ces mammifères constituent un réservoir pour de très nombreuses maladies, parmi lesquelles le terrible virus Ébola. © josdiiri, Fotopédia, cc by nc 2.0
C'est pourquoi les autorités privilégient la piste animale. Le coronavirus est très proche de ceux qui infestent les chauves-souris. Le contact direct avec les chiroptères pourrait donc être la cause du saut de l'animal à l'Homme. Le lien indirect reste envisagé : les mammifèresmammifères volants auraient pu contaminer des animaux domestiques, comme des chameaux, des moutons ou des chèvres, infestant les humains à leur tour, laissant au virus le soin de s'en prendre au système respiratoire.
Une épidémie encore possible
Cependant, toute menace n'est pas encore complètement écartée. Si sous cette version, l'épidémie paraît peu probable, le virus peut encore muter dans les corps de ses hôtes et devenir transmissible entre Hommes. Les scientifiques souhaitent donc tout savoir de ce meurtrier potentiel pour prévenir les risques avant que la situation ne devienne hors de contrôle.
Pour le moment, l'heure est à la vigilance mais pas à la panique. L'OMS ne contrindique pas un séjour en Arabie saoudite. Cependant, le Hajj, grand rendez-vous des pèlerins musulmans, se tiendra à La Mecque du 24 au 29 octobre prochain et réunira des millions de personnes, comme chaque année. Les recommandations sont simples : garder les mains propres et porter un masque dans les lieux les plus fréquentés. En espérant que les chauves-sourischauves-souris seront effrayées par cette foule...