Une femme est en rémission du VIH et d'une leucémie après avoir été soignée par un nouveau type de greffe de cellules souches hématopoïétiques. Si son état reste stable, elle sera la troisième personne guérie du VIH grâce à une greffe, après les patients de Londres et de Berlin.


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    La Conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes (Croi) rassemble chaque année les meilleurs spécialistes du Virus de l'Immunodéficience Humaine (VIH). Cette édition 2022, toujours en cours à San Francisco, a été marquée par la présentation du cas d'une patiente atteinte du VIH en rémission après avoir reçu une greffe de deux types de cellules souchescellules souches hématopoïétiques. Une approche jamais testée auparavant.

    Deux types de cellules souches greffés

    L'objectif premier de la greffe n'était pas de soigner l'infection au VIH, qu'elle a contractée en 2013, mais la leucémie myéloïdemyéloïde aiguë qui s'est déclarée quelques années plus tard, en 2017. 

    Elle a été transplantée avec deux types de cellules souches hématopoïétiques : des cellules issues d'un donneur adulte compatible et des cellules prélevées dans le sang contenu dans le cordon ombilicalcordon ombilical.

    Or, les cellules du sang ombilical étaient porteuses de la mutation CCR5Δ32, naturellement présente chez une poignée d'individus qui sont, de facto, immunisés contre le VIH. En effet, le virus a besoin de CCR5, ou de CXCR4, comme co-récepteur lors de son entrée dans les lymphocyteslymphocytes TT CD4.

    « Cette étude fournit un espoir dans l'utilisation des cellules sanguines ombilicales, ou une combinaison de cellules sanguines ombilicales et de greffe haplo-identique pour atteindre une rémission du VIH-1VIH-1 chez les individus qui ont nécessité une transplantationtransplantation pour d'autres maladies. Elle fournit aussi la preuve que les réservoirs viraux de VIH-1 peuvent être nettoyés pour permettre la rémission et potentiellement la guérisonguérison », explique Yvonn Bryson, une spécialiste du VIH à l'école de médecine de l'Université de Californie (UCLA).

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    La procédure avait déjà été tentée sur deux autres patients, mais la greffe n'avait pas pris. Cette fois-ci, la patiente n'a pas développé de maladie du greffongreffon contre l'hôte et 100 jours après la greffe, son état de santé est bon et le VIH désormais indétectable. La patiente a arrêté son traitement antirétroviral depuis 14 mois, sans résurgence de virus. Elle est aussi considérée en rémission de sa leucémie.

    Si son état de santé reste constant, elle sera la première patiente guérie du VIH grâce à une transplantation de cellules souches adultes et ombilicales. Elle est déjà surnommée la patiente de New York, en hommage à la ville où elle a été soignée. Les patients de Berlin et de Londres n'ont été, pour leur part, greffés qu'avec des cellules souches adultes, également porteuses de la mutation CCR5Δ32. 


    Vidéo : un deuxième patient déclaré guéri du Sida

    Article publié le 19 juillet 2020 par Julie KernJulie Kern

    Le « patient de Londres », atteint du SidaSida depuis 2003, est en rémission depuis trente mois consécutifs. Les médecins ne détectent plus de virus dans son corps, ce serait donc le deuxième patient à guérir du Sida, dix ans après le « patient de Berlin ».

    Celui qu'on appelle le « patient de Londres » est le deuxième patient à avoir « guéri » du Sida, dix ans après le premier. Son cas est décrit dans la revue médicale The Lancet HIV.

    Les dernières analyses, réalisées le 4 mars 2020mars 2020, montrent que le matériel génétiquematériel génétique du virus est indétectable dans le plasmaplasma du patient (seuil de sensibilité : 1 copie par millilitre de plasma) mais aussi de liquide cérébrospinalliquide cérébrospinal, ainsi que dans les tissus intestinaux et lymphoïdeslymphoïdes, et cela depuis trente mois consécutifs !

    Selon les scientifiques, les vestiges du matériel génétique du virus intégré dans le génome des cellules ne pourront pas reformer des virionsvirions viables et peuvent être considérés comme des « fossilesfossiles » de la maladie. 

    Un deuxième succès pour la greffe de cellules souches hématopoïétiques

    Le « patient de Londres » a subi une greffe allogénique de cellules souches hématopoïétiques n'exprimant pas la protéineprotéine CCR5 (CCR5Δ32/Δ32). Cette protéine présente à la surface des leucocytes permet au virus d'entrer dans la cellule. Certains personnes présentent naturellement cette mutation et sont donc protégées d'une infection du VIH.

    Ce patient faisait partie du groupe de volontaires du projet Icistem qui étudie la greffe de cellule souche comme traitement contre le Sida. Le premier patient déclaré guéri du Sida en 2011, le « patient de Berlin », avait reçu le même traitement.

    Une nouvelle guérison au Brésil ?

    Dernièrement, c'est au Brésil qu'une nouvelle rémission durable a été reportée. Néanmoins, les scientifiques ne manquent pas d'exprimer leur scepticisme face à l'annonce. Le patient, âgé de 36 ans, ne présenterait plus de traces du virus après avoir suivi un traitement antiviralantiviral. De plus amples tests devront être menés afin de valider ces résultats.


    VIH : un deuxième patient en rémission durable

    Article publié le 9 mars 2019 par Marie-Céline RayMarie-Céline Ray

    Ce Britannique serait le deuxième cas au monde de guérison du VIH, dix ans après le « patient de Berlin », Timothy Brown. En Grande-Bretagne, le « patient de Londres », qui reste anonyme, a arrêté son traitement et ne présente plus de signe de virus depuis 18 mois.

    En 2017, plus de 36 millions de personnes dans le monde vivaient avec le VIH et 940.000 sont décédées d'une cause liée à ce virus, d'après les chiffres donnés par l'OMS. Le VIH est un rétrovirusrétrovirus qui infecte des cellules du système immunitairesystème immunitaire, des globules blancsglobules blancs, ce qui contribue à affaiblir les défenses de l'organisme. À un stade avancé, le patient est plus susceptible de développer des infections et des cancerscancers.

    Le traitement utilise une trithérapie avec trois antirétroviraux mais cette médication, qui doit être prise à vie, ne permet pas de guérir de l'infection. En 2017, 21 millions de personnes dans le monde prenaient ainsi des traitements antirétroviraux pour maîtriser leur infection. Mais aujourd'hui des scientifiques annoncent que pour la deuxième fois dans l'histoire un patient semble guéri !

    Timothy Brown, le « patient de Berlin », a été le premier à être considéré comme guéri du VIH ; il n'a plus de signe du virus depuis 2007. D'après une dépêche de l’AFP, le patient britannique, qui quant à lui est resté anonyme, a été diagnostiqué séropositifséropositif pour le VIH en 2003 et il suivait un traitement antirétroviral depuis 2012. Cette même année, les médecins lui ont diagnostiqué un cancer de Hodgkin.

    En 2016, le patient de Londres a reçu une greffe de cellules souches hématopoïétiques d'un donneur qui avait une mutation du gènegène CCR5, appelée CCR5 deltadelta 32. Les cellules souches hématopoïétiques sont capables de régénérer des cellules sanguines, et notamment des globules blancs. CCR5 est un récepteur du VIH ; quand cette protéine est mutée, elle empêche l'entrée du virus dans la cellule.

    Les cellules souches hématopoïétiques sont à l’origine des cellules sanguines, globules rouges et globules blancs. © Ezume Images, Fotolia
    Les cellules souches hématopoïétiques sont à l’origine des cellules sanguines, globules rouges et globules blancs. © Ezume Images, Fotolia

    Des patients qui ont subi des greffes de cellules souches

    Après la greffe, le patient a poursuivi son traitement antirétroviral pendant 16 mois, puis l'a arrêté. Les examens médicaux ont montré que sa charge viralecharge virale était devenue indétectable.

    Cependant, le traitement dont a bénéficié le « patient de Londres » semble difficilement généralisable à l'ensemble des malades, car il est très lourd. Mais cette avancée majeure apporte des informations intéressantes aux scientifiques pour venir à bout de la maladie et imaginer des stratégies de traitement, par exemple avec des thérapies géniques.

    Timothy Brown avait lui aussi reçu des cellules souches d'un donneur ayant la mutation CCR5 delta 32. Il souffrait également d'un cancer du sangcancer du sang, une leucémie. Il avait eu deux greffes et subi une irradiationirradiation, tandis que le patient de Londres n'a eu qu'une greffe et une chimiothérapiechimiothérapie. Ravindra Gupta, professeur à l'université de Cambridge, a déclaré : « En parvenant à une rémission sur un deuxième patient tout en utilisant une approche similaire, nous avons montré que le patient de Berlin n'a pas été une anomalieanomalie. »

    Ces résultats à paraître dans la revue Nature doivent être annoncés officiellement au cours d'une conférence ce mardi 5 mars 2019 lors d'un congrès à Seattle.


    VIH : un patient britannique guéri du Sida ? (MAJ)

    Article paru le 4 octobre 2016

    La presse britannique se fait l'écho d'un premier résultat encourageant obtenu dans un essai cliniqueessai clinique où un homme n'avait plus de virus VIH détectable dans son sang. D'autres traitements en test ont laissé entendre qu'il était possible de se débarrasser définitivement du VIH.

    La presse britannique annonce les premiers résultats d'un essai clinique portant sur 50 personnes et au terme duquel un homme n'avait plus du tout de virus VIH dans son sang. Mais attention, ces résultats sont encore précoces ; la prudence reste de mise en attendant les résultats complets et une publication officielle.

    Le traitement testé comprend plusieurs étapes et a pour originalité de s'attaquer aux cellules dans lesquelles le virus reste dormantdormant. Tout d'abord, des anti-rétroviraux stoppent le VIH ; puis un médicament (le Vorinostat) active les lymphocytes T dormants pour les forcer à exprimer des protéines du VIH. Ces cellules seront supprimées par le système immunitaire, qui a appris à reconnaître le VIH grâce à un vaccinvaccin.

    En 2007, un Américain, Timothy Brown, surnommé le « patient de Berlin », a été guéri du VIH grâce à une greffe de moelle osseusemoelle osseuse visant à traiter sa leucémie. Il est officiellement le seul patient guéri du VIH. Il faudra donc attendre de voir comment l'état de ce Britannique va évoluer dans le temps pour confirmer une guérison.

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    Article initial de Janlou Chaput, paru le 27/07/2012

    La conférence sur le Sida pourrait tenir ses promesses d'espoir. Deux patients américains auraient guéri du Sida et douze Français survivent avec le VIH sans aucun traitement depuis 6 ans sans que la maladie n'évolue. La solution se rapproche...

    Tous les espoirs sont permis. Après le cas unique du « patient de Berlin », alias Timothy Brown, seule personne officiellement guérie du Sida, la liste pourrait s'allonger de deux nouveaux noms. En effet, lors de la XIXth annual International AIDS Conference, qui se tenait du 22 au 27 juillet à Washington, deux conférenciers du Brigham and Women’s Hospital de Boston ont annoncé suivre deux patients chez qui on ne détecte plus aucune trace du VIH. Les scientifiques restent malgré tout très prudents et ne parlent pas encore de guérison, des analyses ultérieures étant nécessaires. Mais les données actuelles ont de quoi susciter l'optimisme.

    L'histoire présente beaucoup de similitudes avec celle de Timothy Brown, mais également quelques différences. L'homme, en plus d'une infection au VIH, souffrait d'une leucémie. Pour traiter son cancer, il avait reçu une greffe de moelle osseuse d'un donneur présentant une mutation génétique qui empêchait le virus de pénétrer les cellules. Depuis, il est libéré du Sida.

    Deux cas particuliers qui guérissent du Sida

    Les deux Américains séropositifs étaient, quant à eux, atteints d'un lymphomelymphome, un cancer s'en prenant également aux cellules du système immunitaire. Leur trithérapie a dû être arrêtée avant le début du traitement contre leur tumeurtumeur, donnant l'occasion au virus de sortir de son état de latencelatence et d'entamer de nouveau son processus infectieux. Contre leur cancer, les patients ont, eux aussi, bénéficié de greffes de moelle osseuse, mais cette fois les donneurs n'étaient pas protégés contre le Sida.

    Juste avant la greffe, et juste après, le génome du VIH était détectable dans leurs cellules. Mais 8 mois après transplantation, le virus ne laissait plus aucune trace ni dans le plasma sanguin ni dans des cellules mises en culture, et ce malgré l'utilisation des tests de détection les plus sensibles. Aujourd'hui, respectivement 2 ans et 3 ans et demi après l'opération, la virémievirémie reste indécelable.

    Le VIH, ici en vert, a disparu du corps des deux hommes à la suite d'une greffe de moelle osseuse. Ils pourraient être, si la rémission est confirmée, les deuxièmes et troisièmes patients guéris du Sida. © C. Goldsmith, CDC, DP
    Le VIH, ici en vert, a disparu du corps des deux hommes à la suite d'une greffe de moelle osseuse. Ils pourraient être, si la rémission est confirmée, les deuxièmes et troisièmes patients guéris du Sida. © C. Goldsmith, CDC, DP

    Les deux hommes restent sous antirétroviral tant que la rémission n'est pas confirmée, et celle-ci ne pourra l'être qu'ultérieurement, après de nouvelles analyses. Cette thérapiethérapie, si elle se montre finalement efficace, ne peut cependant pas constituer une solution globale pour tous les patients séropositifs, pour plusieurs raisons.

    En effet, les deux hommes ne sont pas comme la majorité des malades : ils bénéficient naturellement d'une mutation qui les rend plus résistants à l'infection au VIH. Cela joue peut-être un rôle dans l'efficacité de la thérapie, comme le suggèrent les échecs chez des patients non pourvus de la modification génétique. De plus, la greffe de moelle osseuse est périlleuse et les risques de décès suite à l'opération sont plus élevés que ceux de mourir du Sida. Elle est donc bannie pour les séropositifs non atteints d'un cancer du sang.

    Vivre normalement avec le VIH sans trithérapie

    Une autre étude a fait beaucoup parler d'elle lors de cette même conférence. Elle est française et annoncée par l'Agence nationale de recherche sur le Sida et les hépatiteshépatites (ANRS). Cette fois, il n'est pas question de rémission mais simplement d'arrêt de traitement sans évolution de la maladie. Douze des quinze sujets ne prennent plus aucun médicament depuis 6 ans et ne s'en portent pas plus mal.

    La petite subtilité, c'est que tous ces malades ont commencé un traitement antirétroviral dans les 10 premières semaines qui ont suivi l'infection au VIH, ce qui représente une prise en charge précoce, les délais avant de constater la contaminationcontamination étant souvent plus longs.

    Après 3 ans de trithérapietrithérapie, l'hôpital d’Orléans leur a demandé de stopper leur médication et suit très précisément chacun de ces patients. Pour la grande majorité d'entre eux, la virémie reste indétectable, exactement comme s'ils étaient toujours sous traitement. Pourtant, cela fait 6 ans qu'ils n'ont pas avalé un comprimé.

    C'est une excellente nouvelle car les personnes séropositives sont condamnées à prendre à vie leurs médicaments, qui n'éliminent pas le VIH mais le maintiennent à des taux très faibles. Cela montre qu'il est parfois possible de vivre tout à fait normalement, même contaminé par le virus du Sida. De plus, cette découverte pourrait ouvrir de nouvelles pistes pour comprendre le mécanisme et tenter de le généraliser à tous les patients.

    La lutte contre le Sida prouve qu'elle est toujours active et que la rémission complète ne relève pas de l'utopie. Malheureusement, le monde sans VIH n'est pas encore pour demain, et le virus causera toujours de nombreux décès à travers la planète...