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La vaccination contre la grippe concerne principalement un public plus fragile : jeunes enfants, personnes âgées, mais aussi personnes diabétiques ou souffrant de maladies respiratoires. © Pascal Dolémieux, Sanofi Pasteur, Flickr, cc by nc nd 2.0
- À lire, notre dossier pour tout savoir sur la grippe
Chaque année, la grippe tue à grande échelle. En moyenne, l'épidémie saisonnière rend gravement malades entre 3 et 5 millions de personnes à travers le monde, faisant entre 200.000 et 500.000 victimes. Les scientifiques cherchent donc à préserver la population en développant chaque année un nouveau vaccin.
Celui-ci pousse le système immunitaire à cibler une portion d'une protéine virale, appelée hémagglutinine. Cette région est facile d'accès pour les anticorpsanticorps car elle est externalisée : c'est grâce à elle que le virusvirus peut s'attacher à une cellule avant de l'infester. Mais elle mute très régulièrement et change se structure, si bien que d'une saisonsaison à l'autre, le système immunitaire doit se renouveler. Les vaccinsvaccins aussi.
Un seul vaccin contre plusieurs virus de la grippe
Les scientifiques tentent d'établir un vaccin universel, qui pourrait orienter les anticorps vers des portions plus stables de l'hémagglutinine. Des chercheurs de l'université de Colombie-Britannique (Canada) annoncent avoir fait une découverte qui rend cette performance plausible.
Dans la revue Frontiers in immunology, ils montrent que le vaccin contre la grippe Agrippe A (H1N1) est capable de stimuler une réponse immunitaire assez large pour contrôler les virus de plusieurs souches grippales différentes, aussi bien la grippe saisonnière que les variants épidémiques, comme la grippe aviaire H5N1H5N1.
L'épidémie de grippe A(H1N1) a fait environ 14.000 victimes en 2009. Le virus se constitue d'un brin d'ADN bien à l'abri au centre de la particule, mais aussi de protéines antigéniques : l'hémagglutinine et la neuraminidase. © Anna Tanczos, Wellcome Images, Flickr, cc by nc nd 2.0
Les anticorps reconnaissent alors la région basale de l'hémagglutinine, qui ne peut évoluer du fait de son importance cruciale : elle permet au virus de pénétrer à travers la cellule par fusionfusion des membranes. Ainsi, cette portion de la protéine se trouve très bien conservée d'une souche à l'autre, et le système immunitaire, en étant capable de la reconnaître, devient apte à combattre efficacement les différentes formes virales.
Les propriétés du vaccin contre la grippe H1N1 déjà connues
La nouvelle est réjouissante. Mais pas totalement inédite. Une étude publiée début 2011 dans le Journal of Experimental Medicine aboutissait globalement aux mêmes conclusions, mais portait sur la souris. Deux années plus tôt, des scientifiques avaient déjà remarqué que les personnes infectées par le virus pandémique H1N1 présentaient naturellement une immunitéimmunité forte contre plusieurs souches grippales.
La piste d'un vaccin universel contre la grippe est donc toujours en cours d'exploration, mais un tel produit n'est pas encore à portée de main. John Schrader, auteur de cette étude, pense déjà à une autre solution. Il propose de créer un mélange de virus grippaux issus du monde animal n'ayant jamais circulé chez l'Homme car il pense que cela aboutirait au même effet protecteur que celui constaté dans son expérience. Il espère qu'un jour, on ne parlera plus de la grippe que dans les livres d'histoire.