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En février 2013 débutera à Marseille un essai clinique pour évaluer l'efficacité d'un vaccin thérapeutique contre le VIH, le virus du Sida. Mis au point par l'équipe du docteur Erwann Loret, il a déjà été testé sur des macaques. Les premiers résultats semblent prometteurs. Cependant, ce vaccin pourrait-il remplacer les trithérapies ? « Non », rétorque l'Agence nationale de recherche sur le Sida et les hépatites virales (ANRS).
TatTat Oyi - c'est le nom de ce candidat vaccin - cible une protéineprotéine du virus appelée Tat, qui favorise la multiplication virale et bloque la réponse immunitaireréponse immunitaire de l'hôte. « L'objectif de ce vaccin thérapeutique est de faire produire par le système immunitaire des anticorpsanticorps qui neutralisent Tat, et ainsi permettre l'élimination des cellules infectées par le VIH », annonce l'Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM) dans un communiqué. Avant de préciser que « le premier bénéfice escompté par ce vaccin serait de pouvoir remplacer la trithérapietrithérapie ».
Le Sida est causé par un virus, le VIH. Face aux différents échecs, certains laboratoires ont abandonné l'idée d'un vaccin pour se tourner vers de nouvelles thérapies. D'autres ont poursuivi la piste et essaient de l'affiner. © R. Dourmashkin, Wellcome Images, Flickr, cc by nc nd 2.0
Objectif du vaccin : diminuer les doses de trithérapies
Le professeur Jean-François Delfraissy, directeur de l'ANRS, s'est empressé de nuancer cette annonce. « Non, ce vaccin ne pourra pas remplacer à terme les trithérapies. Il est là pour stimuler la réponse immunitaire et aider les patients à avoir un meilleur contrôle du virus. C'est un essai de vaccin thérapeutique parmi d'autres. Attendons les résultats de la phase d'évaluation de la tolérance. »
La première phase de l'étude clinique visera à évaluer comment le vaccin est supporté. Menée sur 48 patients séropositifsséropositifs, elle permettra également de déterminer la dose optimale à utiliser. « Trois groupes seront vaccinés avec Tat Oyi, mais à une dose différente pour chaque groupe. Le quatrième recevra un placébo. » Après trois injections intradermiques espacées d'un mois, les patients cesseront leur trithérapie pendant deux mois. « Au terme de cette période sans traitement, la dose optimale correspondra à celle reçue par le groupe dont la charge viralecharge virale est restée indétectable pour un nombre significatif de patients. »
En cas de succès de cette première étape, une seconde phase sera lancée sur 80 patients randomisés en deux groupes. Le premier sera vacciné avec la dose optimale alors que l'autre recevra un placéboplacébo, « le but étant alors de démontrer l'efficacité du vaccin sur un groupe de patients statistiquement significatif », indique l'AP-HM. Mais la route est encore longue.