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La vaccination contre la grippe A(H1N1) avait fait polémique au moment de l'épidémie, en 2009-2010. Le débat n'est pas encore clos 2 ans plus tard puisqu'elle est accusée de favoriser le syndrome de Guillain-Barré. Mais le risque reste très faible. © Pascal Dolémieux, Sanofi Pasteur, Flickr, cc by nc nd 2.0
Une étude canadienne relance le débat sur l'innocuité du vaccin contre la grippe pandémique A(H1N1) 2009. Des neurologues de l'université Laval ont en effet constaté une « petite mais significative augmentation du risque de survenue du syndrome de Guillain-Barré », auprès d'une population de vaccinés. Un résultat à prendre avec précaution...
Le syndrome de Guillain-Barré (SGB) est caractérisé par une atteinte des nerfs périphériques. Il se traduit par une paralysie rapide qui commence le plus souvent au niveau des membres inférieurs. Elle remonte ensuite, pouvant atteindre les muscles respiratoires et les nerfs crâniens. « Il s'agit d'une maladie raremaladie rare dont l'incidenceincidence est d'environ 2,8 cas pour 100.000 habitants par an », précisait l'ANSM (ex-Afssaps) en octobre 2009.
La question d'une association entre la vaccinationvaccination antigrippale et la survenue de ce syndrome n'est pas nouvelle. Elle a été évoquée pour la première fois en 1976 aux États-Unis, lors de la campagne de vaccination contre le virusvirus A/New Jersey/H1N1. Des scientifiques avaient alors mis en évidence un risque attribuable à la vaccination de 1 cas pour 100.000 vaccinés. Un taux que de nouvelles expertises réalisées postérieurement « n'ont pas établi de façon certaine », expliquait l'ANSM.
La vaccination contre le virus de la grippe A(H1N1), que l'on peut voir à l'image, serait-elle dangereuse ? Si quelques problèmes sont à signaler, la plupart des personnes n'ont subi aucun effet secondaire indésirable. © S. Goldmsith & A. Balish, CDC, DP
Quelques cas de Guillain-Barré au Canada
Cette nouvelle étude publiée dans le Jama a été réalisée au Québec, auprès de 4,4 millions de vaccinés en 2009. Philippe de Wals et son équipe de l'université Laval ont suivi cette population pendant 6 mois entre octobre 2009 et mars 2010.
Au total, sur la période d'étude, ils ont recensé 83 cas de syndrome de Guillain-Barré. « Dans 25 cas, le patient avait été vacciné au maximum 8 semaines avant la survenue de la maladie. Une majorité d'entre eux (19) ont été immunisés au cours des quatre semaines précédentes », expliquent les auteurs. Au final, « l'analyse des données fait état d'un petit mais significatif risque de survenue de SGB consécutif à la vaccination antigrippale. Le nombre de cas attribuables à celle-ci est d'environ 2 par millions de doses ».
La grippe A(H1N1) pire que son vaccin
Pour mettre en perspective ce chiffre, Philippe de Wals et ses collègues expliquent qu'au « Québec, la mortalité associée à la grippe pandémique a été de 1 sur 73.000. Le vaccin a été très efficace pour prévenir la maladie et ses complications. Les bénéfices de la vaccination restent donc supérieurs aux risques. »
En France, Bruno Lina, virologue, directeur du Centre national de référence de la grippe à Lyon, insiste sur ce « rapport bénéfice/risque qui reste très favorable à la vaccination. Si tout le monde se faisait vacciner dans notre pays, cela ferait 120 nouveaux cas de SGB, en sachant que le taux au cours de l'infection grippale est 20 à 50 fois plus élevé »... Car la grippe est aussi considérée comme un facteur de risquefacteur de risque possible de SGB. Une étude française publiée en 2009 avait estimé son incidence entre 4 et 7 cas pour 100.000 grippés.