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Après une transfusion sanguine, une cause fréquente de décès est l'œdème aigu pulmonaire. Des travaux précédents avaient suggéré que la mortalité des hommes après une transfusion était plus élevée si le sang utilisé provenait d'une femme. Des chercheurs néerlandais ont voulu savoir si le fait qu'une donneuse ait eu une grossessegrossesse auparavant pouvait jouer un rôle.
Cette étude comprenait 31.118 patients (avec un âge moyen de 65 ans) qui avaient été transfusés avec 59.320 échantillons de sang entre 2005 et 2015. Les donneurs étaient soit des hommes (88 %), soit des femmes qui n'avaient jamais été enceintes (6 %), soit des femmes qui avaient été enceintes un jour (6 %). Les résultats paraissent dans la revue Journal of the American Medical Association.
La grossesse conduit à des changements immunologiques
Il y a eu 3.939 décès, soit 13 % de l'effectif étudié. Les hommes qui recevaient du sang de femmes qui avaient été enceintes étaient ceux qui risquaient le plus de décéder : le taux de mortalité chez eux était de 101 décès pour 1.000 personnes-années, contre 80 avec du sang d'un donneur masculin et 78 avec du sang d'une femme qui n'avait jamais été enceinte. Cet effet n'existait pas chez les femmes transfusées.
L'étude n'explique pas pourquoi le sang de femmes qui ont été enceintes a cet effet. Une hypothèse est que ce soit lié aux changements immunologiques qui ont lieu au cours de la grossesse, une période au cours de laquelle de nouveaux anticorpsanticorps peuvent se développer. D'autres travaux n'ont pas donné les mêmes résultats, c'est pourquoi la question doit encore être approfondie par des recherches supplémentaires.