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Le principal risque d'une transfusion est un problème de compatibilité entre le sang du donneur et le receveur. En fonction du groupe sanguin, on possède une immunité contre les globules rouges qui ne présentent pas les bons antigènes. © DR
Parfois la science rattrape la fiction. En regardant le film Harry Potter et la chambre des secrets, des chercheurs de l'université Monash (Melbourne) ont été marqués par une scène où le jeune héros constate que le livre qu'il tient s'écrit tout seul. Inspirés par ce passage, ils ont mis point un test pour déterminer le groupe sanguin et le facteur rhésus, dont le résultat s'affiche en toutes lettres. Le procédé est désormais utilisable avec la même efficacité que les techniques classiques, mais coûte moins cher, est plus rapide et plus simple d'utilisation.
Le principe n'a rien de magique et se base sur l'affinité particulière qui existe entre les protéines de surface des globules rouges (qui définissent le groupe sanguin) et certains anticorps. Ces anticorps sont disposés en forme de lettres (A pour les anti-A, B pour les anti-B, et de manière à former un « + » pour obtenir le rhésus) dans un papier bioactif, hydrophobehydrophobe partout sauf à l'emplacement des anticorps.
Une interprétation des groupes sanguins à portée de tous
On dépose un échantillon de sang au niveau de chaque lettre ou symbole. Les liaisons chimiquesliaisons chimiques qui doivent s'établir se mettent en place et après un nettoyage avec une solution saline, seuls les globules rouges liés à un anticorps se maintiennent. Ainsi, le résultat s'écrit en lettres de sang.
Voici un exemple de ce que le papier affiche. Ici, l'échantillon sanguin appartient à une personne A+. Le O est barré d'une croix. © Monach University
Petite particularité : le groupe sanguin O correspond à l'absence d'antigènesantigènes à la surface des globules rouges, il est donc impossible de le mettre en évidence par cette méthode. C'est pourquoi la lettre est écrite à l'encre rouge, et des anticorps anti-A et anti-B sont positionnés de manière à former un X pour barrer le O si l'échantillon sanguin correspond à un groupe A, B ou AB.
Si l'expérience est ludique, qu'apporte-t-elle de plus ? Wen Shei, l'un des auteurs de cette étude parue dans Angewandte Chemie, s'explique à la BBC : « Nous avons découvert que plus de 80 % de la population... ne sait pas interpréter le résultat d'un test sanguin, même si l'exemple qu'on leur met sous les yeuxyeux a parfaitement marché. Avec ce nouveau procédé qui indique de manière explicite le groupe sanguin en toutes lettres, il sera impossible de se tromper. » À part pour ceux qui ne savent pas lire...
Cette technique paraît donc appropriée dans des situations d'urgence, après un accidentaccident par exemple ou sur un champ de bataille, lorsqu'une transfusion imminente s'impose. De plus, par son faible coût, il intéresse les pays en voie de développement.