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On vante sans cesse les bienfaits du sport pour la santé. Mais les a-t-on réellement évalués ? Très peu d'études ont cherché à comparer l'efficacité de l'activité physiquephysique dans le traitement de certaines pathologies avec celle obtenue par les médicaments.
Des chercheurs des universités Harvard et Stanford, aidés de Britanniques de la London School of Economics, ont passé en revue 16 méta-analyses qui étudiaient les avantages du sport ou des médicaments sur des troubles cardiovasculaires comme les maladies du myocarde, l'insuffisance cardiaque, les AVCAVC, ou le prédiabète. Quatre d'entre elles se focalisaient sur les bénéfices du sport, les 12 autres s'intéressaient à l'intérêt des médicaments. Leurs conclusions, en libre accès sur le British Medical Journal, montrent, à quelques exceptions près, que l'exercice physique mérite toute sa place sur les ordonnances des médecins.
Sport contre les AVC, et diurétiques contre les maladies du cœur
Leur recherche cumule 305 essais cliniques randomisés, portant sur 339.274 patients très exactement. Pris globalement, les résultats montrent que l'activité physique fait aussi bien que les traitements courants de ces troubles cardiovasculaires pour diminuer le risque de mortalité. Si l'on regarde plus précisément, l'efficacité est réellement comparable en ce qui concerne les maladies du myocarde ou le prédiabète. Les médicaments diurétiquesdiurétiques constituent la meilleure thérapiethérapie contre l'insuffisance cardiaque, mais le sport fait mieux que la médecine classique pour abaisser le risque de mortalité des AVC.
Ces dernières décennies, la consommation de médicaments a augmenté. Et si l’on pouvait la diminuer ? © Sorinus, StockFreeImages.com
Il est rassurant de constater que les deux thérapies sont efficaces pour allonger l'espérance de vie des malades dans la plupart des cas, à l'exception du prédiabète. Dans ce cas de figure, aucun des traitements existants ne modifie la duréedurée de vie.
De l’activité physique dans les essais cliniques
Cette étude est intéressante dans un contexte où la consommation de pilules a fortement augmenté ces dernières décennies, tandis que la pratique sportive suit la courbe inverse. Les auteurs suggèrent donc d'intégrer l'activité physique dans les thérapies contre les pathologies cardiovasculaires. Certains experts semblent déjà s'inquiéter du risque que les patients finissent par délaisser leurs médicaments au profit du sport, alors qu'il est indispensable de suivre sa prescription.
Plus généralement, les chercheurs proposent d'agrémenter les essais cliniques visant à vérifier l'efficacité d'une moléculemolécule de tests supplémentaires. Au lieu de se limiter à la comparaison entre le principe actifprincipe actif et un placéboplacébo, ils préconisent d'y inclure l'activité physique pour déterminer le meilleur traitement contre la pathologie étudiée.